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Refuser d’écouter les citoyens, refuser d’écouter les juges ; voilà ce que le gouvernement fédéral ne peut pas.

--> Interview exclusive de Benoît Cerexhe, Ministre de l'Economie, de l’Emploi et de la Recherche scientifique de la Région de Bruxelles-Capitale publiée par Mille Décibels.
Le Ministre de l’Economie Benoît Cerexhe est en quelque sorte le second personnage en importance au sein du gouvernement de la Région bruxelloise. Il nous confirme sa détermination à tenir une position forte dans le cadre des pourparlers entre régions et fédéral qui doivent mener à un redéfinition de la stratégie de gestion des nuisances aériennes de l’aéroport de Bruxelles-National. Lors de la crise DHL, Benoît Cerexhe avait déjà tenu la position du cdH avec la plus grande fermeté. Il en sera de même au moment où tout se joue pour l’habitabilité future de Bruxelles et de l’oostrand.
Mais d’abord, Benoît Cerexhe accuse. Il accuse certains politiques au nord du pays de prendre le risque du pire pour l’aéroport en refusant la main tendue par Bruxelles à la Région flamande. Il explique et démontre que la proposition bruxelloise d’un retour à la situation de 1999 est un acte de pacification. Il ne pourra s’agir que d’une solution provisoire car ni la Flandre ni Bruxelles ne peuvent se satisfaire sur le long terme de cette option. Pour le Ministre, le retour à 1999 impose effort et bonne volonté à toutes les parties en restaurant un climat de sérénité propice à une réflexion menée en commun, sur un pied d’égalité avec la Flandre et le fédéral. Hors de cette logique de paix, qui doit nous donner le temps de choisir de concert une stratégie censée pour le devenir l’aéroport, la figure de proue du cdH à Bruxelles montre qu’il n’y a que l’égarement et la crise. S’agissant de la santé des gens tout autant que de la santé économique de la zone aéroportuaire, les vieux réflexes identitaires n’ont pas de place dans ce débat aussi complexe que sensible.
Benoît Cerexhe fait profession de foi en annonçant que l'époque où certains croyaient pouvoir parler de Bruxelles comme d'une sous région est définitivement révolue. Dans un rappel de l’historicité des faits, Benoît Cerexhe exprime sa très vive déception au sujet du MR et du FDF. La mise en évidence de leur faute vis-à-vis des bruxellois sera sans nul doute un axe central de la campagne électorale pour les élections communales et fédérales. En humaniste convaincu, se posant en défenseur de la démocratie, le Ministre Cerexhe promet et s’engage. En conscience, le sacrifice du droit au sommeil à des exigences économiques, et encore moins à des expressions partisanes faussement légitimées, ne pourront jamais être admises par le cdH. Le principe de dispersion des vols de nuit, sans mesures de corrections proportionnées, a montré ses travers et s’est heurté à l’impossibilité juridique.
Refuser d’écouter les citoyens, refuser d’écouter les juges ; voilà ce que le gouvernement fédéral ne peut pas.

L'article complet est à lire en cliquant ici mais nous en avons relevé quelques passages que vous trouverez ci-dessous:

Comment réagissez-vous à l’affirmation que Bruxelles ferait preuve d’égoïsme en refusant l’appel de Renaat Landuyt à sauver le plan de dispersion ?
Cela m’irrite au plus au point, et c’est peu dire ! Dans ce dossier, depuis des années, les politiques flamands ont pris l’habitude de constamment rejeter la faute sur Bruxelles sur base d’arguments qui n’ont rien d’objectif. Alors quand je dis « ras le bol », je suis encore mesuré. Au niveau du gouvernement fédéral, MM. Anciaux a géré ce dossier des nuisances sonores de manière partisane, clanique même. Malheureusement, avec la complaisance de leurs partenaires francophones. S’il y a de l’égoïsme dans ce débat, c’est dans leurs propos qu’il se trouve.
[]
On veut faire croire que la Région bruxelloise met en danger l’existence de l’aéroport en refusant un plan de dispersion qui parait absurde en regard des pratiques existantes partout ailleurs en Europe. Pour moi, ce sont ceux qui refusent l’idée d’un retour à la situation de 1999 qui mettent l’aéroport en danger. La Région bruxelloise a fait cette proposition, qui d’ailleurs ne la satisfait pas idéalement, dans un souci de pacification et d’équilibre. Refuser cette main tendue, c’est vouloir le conflit pour le conflit. Nous devons cesser le conflit entre Régions.

On entend souvent l’argument - central dans le discours de nombreux politiques flamands - que Bruxelles ne prendrait pas une part suffisante des nuisances de l’aéroport par rapport aux avantages qu’elle en tire. Qu’en pensez-vous ?
C’est un très faible argument. D’abord parce qu’en Flandre, la zone de l’aéroport de Zaventem est le second pôle économique en importance. Il n’existerait pas sans Bruxelles, qui comme capitale de l’Europe, a rendu possible la création d’un aéroport d’envergure internationale. Avant de taxer Bruxelles d’égoïsme, je crois qu’il faut qu’en Flandre on fasse une meilleure évaluation de l’immense apport de Bruxelles à la prospérité dans le Brabant flamand et au-delà.
Je crois qu’il faut arrêter de laisser répéter sans réagir cet argument absurde de la « dette des Bruxellois ». On n’a jamais entendu non plus qu’il fallait survoler davantage Malines ou Louvain parce parce qu’ils profitent de plus en plus des retombées positives de l’aéroport. Ce serait tout à fait idiot.

A propos de l'arrêt de la Cour d'appel:
Cet arrêt de la Cour d’Appel permet à la Région bruxelloise de renforcer considérablement sa position. Dans ce dossier des nuisances et de manière plus large dans le dossier institutionnel, certains dans ce pays considèrent encore que Bruxelles reste une sous-région. Dans le dossier DHL, en rupture avec le passé, le gouvernement bruxellois a pu faire entendre sa voix. On constate depuis lors que le gouvernement bruxellois parvient à s’affirmer beaucoup plus dans différents débats qui concernent l’ensemble du pays. L'arrêt de la Cour d'Appel reconnaît à Bruxelles le droit de faire valoir ses droits. C'est extrêmement positif, et je comprends que ceux qui souhaitent voir Bruxelles ravalée au rang de sous-région apprécient peu cet Arrêt. Mais il va leur falloir apprendre à vivre avec cette nouvelle réalité.

Tout le monde dénonce l’incohérence de la politique urbanistique menée en Flandre qui permet depuis des années la création de nouvelles zones résidentielles autour de l’aéroport. Cela induit-t-il une responsabilité particulière de la région flamande dans la gestion des nuisances ?
Ma réponse est clairement oui. C’est un peu comme quand on laisse construire des maisons, dans d’autres pays, sur des zones inondables. Les pouvoirs publics avertis du risque portent la responsabilité d’avoir laissé faire. C’est la même chose. La politique urbanistique autour de Zaventem, ou plutôt cette absence de politique urbanistique en Brabant flamand, a mené aux énormes difficultés que nous rencontrons actuellement. C’est une responsabilité historique de la Région flamande et il est équitable qu’elle l’assume en l’intégrant dans la recherche d’une solution globale équilibrée.
J’entends que les représentants de la firme DHL, lorsqu’il font l’exposé public de leur analyse de ce qui est arrivé à Zaventem, portent de lourds reproches aux responsables de cette mauvaise gestion urbanistique autour de l’aéroport. Lors du colloque sur les vols de nuit organisé par le Comité des Régions, ils ont montré les photos de constructions neuves survolées à ras de toiture par des avions.
En Flandre, il faut accepter l’idée que l’on doit assumer la responsabilité de ses erreurs. Si des frais sont induits par ces erreurs, comme l’expropriation, l’isolation des maisons ou des indemnités forfaitaires compensatoires, la Flandre doit accepter d’en assumer une part en proportion de ses responsabilités.
L’idée de disperser les nuisances, absente partout ailleurs en Europe, est apparue chez nous notamment parce que les zones de dégagement nécessaire au développement de l’aéroport n’ont pas été suffisamment préservées.

A propos du principe de la dispersion
Les récentes décisions de justice contribuent toutes à démontrer que le principe de dispersion n’apporte guère de solution respectueuse des droits individuels. Si on veut que ces droits soient respectés pour tous, y compris dans le Noordrand, il faut une trouver une autre stratégie que la dispersion.
On peut comprendre que la logique de dispersion plaise à ceux qui voudraient niveler les droits de toute personne qui vit dans un large rayon de l’aéroport. Mais cette logique avantage tout à fait ceux qui sont venus habiter dans des quartiers construits bien après le développement de l’aéroport, souvent même en connaissance de cause de l’état des nuisances. Or, il faut bien faire remarquer que ces quartiers sont beaucoup plus nombreux au nord du Brabant flamand qu’en Région bruxelloise ou dans l’Oostrand. On peut comprendre que ceux qui bénéficient aussi largement de la logique de dispersion y soient beaucoup plus attachés que ceux qui y perdent.
Donc, entretenir l’amalgame entre deux situations aussi différentes, c’est abusif.

A propos du retour à la situation de 1999
La proposition d'en revenir à la situation de 1999 est avant tout une main tendue faite, de manière responsable, au gouvernement fédéral afin que nous puissions nous mettre à table autour d'une proposition potentiellement acceptable pour toutes les parties. []
Nous savons tous très bien, politiques flamands et francophones, que le retour à 1999 ne suffira pas à régler tous les problèmes, ni à Bruxelles ni dans le Noordrand. Mais une fois revenus à ce nouveau point de départ, on peut espérer qu'il y ait un désir partagé de trouver des solutions équilibrées en ce qui concerne l’aéroport. Une remise à plat est indispensable entre interlocuteurs raisonnables. Par cette voie, nous pourrons y parvenir, j’en suis sûr.

Le MR prétend pourtant être actif dans la défense des intérêts des habitants de Bruxelles et de l’Oostrand …
Il faut que ces mensonges cessent ! On essayera en vain de faire l’addition des survols injustifiés de Bruxelles ou de l’oostrand que le MR et le FDF auront réussi à épargner aux victimes du plan Anciaux. Le compte est vite fait : il n’y en a pas un seul. Toutes leurs déclarations n’ont été que des rodomontades. Ils n’ont obtenu aucun résultat concret, zéro, alors qu’ils sont membres du gouvernement fédéral. On peut dire que 100¨% des survols abusifs suscités par le plan Anciaux ont été rendus possible par la volonté du MR de s’accrocher coûte que coûte au gouvernement fédéral.



Ecrit par Cherche l'info, le Vendredi 1 Juillet 2005, 13:10 dans la rubrique "Bruit et pollution des avions ".


Commentaires :

  Le commentateur n'a pas désiré laisser son identité.
24-04-06
à 13:23

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