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Kyoto: interview de Bruno Tobback: "Le grand coupable est la circulation automobile"

BRUXELLES En sa qualité de ministre de l'environnement, Bruno Tobback est sur le qui-vive en ce qui concerne le volet belge des accords de Kyoto. L'engagement des pays européens à diminuer leur pollution de gaz à effet de serre, le commerce des droits d'émission, les efforts personnels à entreprendre par la Belgique et ses citoyens...
Il ne nous cache rien sur les objectifs à atteindre.

Pourquoi ce jour est-il si important?

Bruno Tobback: "Parce qu'on assiste aujourd'hui à un événement que l'on croyait déjà appartenir au passé: l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto. Ce n'est qu'à partir de maintenant que les accords deviennent liants pour les cosignataires du protocole, dont la Belgique. C'est l'occasion idéale de rappeler une fois de plus les enjeux et d'expliquer dans quelle mesure chacun peut y contribuer."

Cela fait déjà longtemps que l'on s'en préoccupe en Belgique et en Europe. Qu'est-ce qui va changer ?
"La plupart des pays européens se sont en effet engagés à résoudre le problème des émissions de gaz à effet de serre, avec ou sans Kyoto. Mais ce n'est qu'à partir de l'entrée en vigueur du protocole que nous disposerons des moyens pour y parvenir. Par exemple le commerce des droits d'émission. Les pays du tiers monde sont désormais autorisés à vendre les droits d'émissions qu'ils n'utilisent pas. Cela présente un double avantage: en achetant ces droits, nous remplissons une part de nos obligations et nous nous assurons que ces pays ne les utiliseront pas."

Cela revient à acheter de l'air pur à l'étranger. Ce système éveille beaucoup de critiques: les pays en voie de développement se voient privés d'une partie de leur marge de croissance pour que nous puissions continuer à polluer en toute quiétude.
"Cette critique serait justifiée si nous nous limitions à l'achat de droits d'émission. Mais la Belgique a expressément choisi de réaliser elle-même la plus grande partie des efforts. Nous voulons au minimum atteindre chez nous le double des droits que nous envisageons d'acheter à l'étranger. De plus, nous investissons dans ces pays pour y installer des technologies respectueuses de l'environnement, capables de réduire les émissions de gaz à effet de serre. C'est ainsi que, dans les vieilles usines, le charbon est remplacé par des énergies modernes. Selon moi, notre pays a fait un choix équilibré."

Où en est la Belgique dans le respect de ses engagements?
"Il a fallu du temps pour que toutes les instances concernées s'alignent. L'an dernier, Freya Van den Bossche a finalisé l'accord sur la répartition des charges. Chacun sait à présent ce qui lui incombe.

Les régions et le gouvernement fédéral peuvent dès lors mettre leurs plans à exécution." Que fait le gouvernement fédéral?
"Nous nous sommes fixés une série d'objectifs spécifiques, tels que l'introduction d'un certain pourcentage de biocombustibles. Il y a également des avantages fiscaux pour les personnes qui rénovent leur habitation et installent, par exemple, des appareils de chauffage moins polluants, du double vitrage ou une isolation supplémentaire. Parallèlement à cela, des incitants fiscaux sont octroyés depuis le début de l'année à l'achat de véhicules moins polluants. Le monde des entreprises, lui aussi, peut en bénéficier. Depuis le 1er janvier, les charges sociales sur les voitures de société ont été réduites pour les voitures plus propres et augmentées pour les véhicules plus anciens, plus polluants.Ces mesures intéressent beaucoup les entreprises. "

Vous le constatez déjà maintenant ?
"Oui. Plusieurs grandes entreprises nous ont fait savoir qu'elles envisageaient de passer à des voitures plus petites et moins polluantes."

Ces efforts individuels ne sont-ils pas une goutte d'eau dans l'océan? Les industries ne sont-elles pas tellement plus polluantes?
"Non, pas du tout. En Europe et en Belgique, les industries ont déjà fait beaucoup d'efforts. Aujourd'hui, le grand coupable est la circulation automobile. La responsabilité en incombe donc en grande partie à la population. Nous ne pouvons toutefois pas l'obliger à laisser la voiture à la maison ; d'où l'importance, par exemple, des biocombustibles. Il convient parallèlement d'inciter le public à prendre moins souvent sa voiture."

Des campagnes d'information sont-elles prévues? Un petit nombre de personnes est convaincu, un nombre encore plus restreint fait déjà des efforts au quotidien, mais pour la grande majorité des gens, Kyoto reste un concept abstrait.
"Et bien, c'est ce que nous allons examiner. Nous avons commandé une enquête pour déterminer la popularité de la politique en matière de climat, ainsi que la sensibilité du public et son niveau d'implication face à ce problème. Ceux qui sont prêts à chambouler leur mode de vie pour sauver le climat ne sont probablement pas légion, mais nombreux sont ceux qui considèrent qu'il faut faire quelque chose."

Précisément, que peuvent-ils faire ?
"Nous devons insister auprès de la population sur le fait que les transports en commun constituent une bonne alternative. Notamment en agissant sur les prix. On constate que la gratuité des transports publics a un effet réel. Tout comme isoler les habitations. Bon nombre de ménages belges dépensent plus que les Suédois pour se chauffer. Cela prouve qu'il y a encore beaucoup de marge et que les efforts individuels peuvent être réellement efficaces. Cela exige bien sûr que l'on investisse, mais ce faisant, on augmente son confort et on réduit sensiblement sa facture d'énergie. Grâce aux primes proposées, l'investissement est amorti en l'espace de deux à trois ans."
"Ceux qui sont prêts à chambouler leur mode de vie pour sauver le climat ne sont probablement pas légion, mais nombreux sont ceux qui considèrent qu'il faut faire quelque chose."

Le grand handicap de Kyoto est que les grands pollueurs tels que les USA n'ont pas signé le protocole. Alors, à quoi ça sert?
"J'ignore si le climat va en bénéficier, mais ces considérations ne doivent pas nous empêcher d'agir. Les implications ne concernent pas que le climat. Les combustibles fossiles s'épuisent ; leur prix va donc grimper en flèche au cours de la prochaine décennie. D'un point de vue purement économique, il est indispensable de gagner en indépendance par rapport à ces sources d'énergie. Nous n'avons pas de pétrole, et n'avons ni l'envie, ni les moyens de partir en guerre pour nous en procurer. Cela n'a donc aucun sens d'attendre que les USA s'engagent eux aussi. L'Europe doit investir dans son avenir. Cela crée d'ailleurs une multitude de nouvelles activités économiques : développement de carburants alternatifs, fabrication de matériaux d'isolation, mise au point de nouvelles techniques de construction.. "

La crainte que nos engagements de Kyoto nuisent à notre position concurrentielle est-elle donc injustifiée?
"Pas seulement injustifiée, mais tout simplement stupide! C'est précisément en ne faisant rien que nous mettrions en péril notre position concurrentielle et notre indépendance."

Cela vous dérange-t-il d'entendre quelqu'un comme le ministre flamand de l'Environnement Kris Peeters dé-clarer que la Flandre doit faire moins d'efforts parce que c'est une région centrale et densément peuplée?
"Pour moi, c'est irréfléchi. C'est une vision strictement à court terme. Voir à long terme est précisément l'un des principes à appliquer en politique et en économie. Demain, nous paierons les carburants plus cher. Pour rester concurrentiels, nous devons donc faire en sorte de ne plus en dépendre."

On parle déjà d'une suite de Kyoto après 2012. À Buenos Aires, en décembre, on n'est pas parvenu à aller plus loin que fixer un nouveau rendez-vous. Les choses ont-elles changé depuis ?
"Le problème à Buenos Aires était que l'on souhaitait un ralliement des USA, et qu'il fallait éviter que la porte ne se ferme définitivement. Au sein de l'UE, les discussions se sont poursuivies et l'Europe s'est engagée à aller plus loin. Elle veut poursuivre ses efforts pour limiter à deux degrés Celsius la hausse des températures. Tout le débat consiste à présent à savoir comment cela se traduit en normes d'émission."

En France, en Allemagne et au Royaume-Uni, on parle de réductions de l'ordre de 60 à 70% d'ici 2050. Est-ce réaliste ?
"Cela semble gigantesque, mais des études scientifiques ont été menées, notamment au Royaume-Uni, où on ne peut vraiment pas taxer Tony Blair d'être "vert dans l'âme". Compte tenu de l'évolution de l'économie et de la technologie, on arrive aux environs de 70% d'ici 2050. Cela signifie également que ces pays ont une vision économique axée sur le futur."

Et en Belgique, quel objectif peut-on atteindre?
"Nous avons commandé une étude similaire, dont nous attendons les résultats. J'ai bon espoir de pouvoir amener tout le monde, y compris Kris Peeters, à penser en termes d'avenir."

La réduction des gaz à effet de serre est-elle l'unique piste de réflexion ?
"Une deuxième discussion -moins intéressante selon moi- est en cours. Elle porte sur la manière de résoudre les problèmes engendrés par les changements de climat et la facture à payer. Cela coûte, par exemple, très cher de construire des digues au Bangladesh."

Pourquoi ce débat est-il moins intéressant ?
"La discussion est tout à fait passionnante, mais elle implique que l'on considère qu'il est déjà trop tard. J'espère que nous ne nous bornerons pas à combattre les conséquences, mais que nous allons nous efforcer de juguler l'effet de serre."

Pour vous, il n'est donc pas trop tard ?
"Il est trop tard pour éliminer les effets de l'activité humaine sur le climat. C'est une réalité, tout le monde le sait. Mais il n'est jamais trop tard pour les limiter le plus possible et éviter que leurs conséquences ne nous coûtent encore plus cher à l'avenir."

Gorik Van Holen
publié sur Metro.
Ecrit par Cherche l'info, le Mercredi 16 Février 2005, 18:08 dans la rubrique "Trop de nuisances dans nos vies".


Commentaires :

  Le commentateur n'a pas désiré laisser son identité.
07-11-05
à 13:25

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