Le retour en urgence d'un Airbus A330 sur les pistes de l'aéroport de Bruxelles-national, après une panne de moteur jeudi en fin de matinée, a provoqué l'émoi dans les communes voisines de l'aéroport. L'avion a finalement atterri vers 12h15, sans encombres, mais le vol a par la suite été annulé.
Cet Airbus A330 de la compagnie SN Brussels Airlines (SNBA) a décollé à 11h35 de la piste 20 de l'aéroport, à destination de
Kinshasa. Rapidement, le pilote a signalé aux contrôleurs aériens de Belgocontrol un problème technique à l'un de ses deux moteurs. La décision de rentrer a été prise et une procédure d'urgence enclenchée, a appris l'agence Belga auprès de Belgocontrol et de SNBA.
"Cet avion a obtenu une priorité totale, l'espace aérien a été dégagé et tout trafic de départ ou d'arrivée a été arrêté sur Bruxelles et Charleroi", précise Belgocontrol. L'avion a alors tourné plusieurs minutes à basse altitude pour brûler du carburant et s'alléger, avant d'effectuer vers 12h15 un atterrissage sur la piste 25 B, "sans problème" selon Belgocontrol.
"A aucun moment, il n'y a eu un risque pour les passagers, pour l'avion ni pour l'environnement", assure-t-on chez SNBA.
Une enquête a été ouverte à la Direction générale du transport aérien.
Cet incident n'a pas manqué de susciter un vif émoi dans les communes voisines de l'aéroport, où les manoeuvres de l'appareil ont été vues par de nombreux témoins.
Les bourgmestres de Woluwe-Saint-Pierre et de Wezembeek-Oppem, Jacques Vandenhaute et François Van Hoobrouck, disent avoir été
assaillis d'appels de riverains paniqués, qui ont vu l'appareil survoler les quartiers "à moins de 200 mètres d'altitude". Ils estiment que l'on est passé à deux doigts d'une chute d'avion sur le territoire de leur commune.
Ils demandent de mettre fin à l'utilisation "dangereuse et intensive" de la piste 20 pour le décollage des gros porteurs. Cette
piste est plus courte de 991 mètres que la piste 25 et certains estiment que la panne de moteur a pu être provoquée par la nécessité
pour l'avion de décoller à pleine puissance sur une piste trop courte.
"La sécurité des populations aériennes survolées ne peut pas être mise en danger pour une bête question de dispersion des vols, comme le prévoit le Plan de Bert Anciaux", commentent les deux bourgmestres dans un communiqué.
BIAC, la société gestionnaire de l'aéroport, dément que la piste ait été trop courte pour l'A330. "Toutes les pistes approuvées dans les plans sont suffisamment longues pour les décollages", a indiqué un porte-parole de la société, contacté par Belga.
Chez SNBA, on se refuse également à entrer dans la polémique. "Une enquête est en cours, nous allons vérifier les données et cela va prendre du temps. Le reste est spéculation", a commenté un porte-parole de la compagnie aérienne
La ministre bruxelloise de l'Environnement, Evelyne Huytebroeck (Ecolo), veut interpeller le fédéral au sujet de l'atterrissage d'urgence, ce jeudi à l'aéroport de Bruxelles-national, d'un Airbus qui a survolé les communes voisines à basse altitude, a-t-elle déclaré.
Faut-il attendre que survienne un accident aérien pour aborder la politique de Bruxelles-national de manière rationnelle et non politicienne, s'interroge-t-elle.
Si la ministre bruxelloise refuse de se prononcer dans la précipitation sur les raisons de l'incident, elle estime qu'il suscite de nouvelles inquiétudes sur le risque d'un éventuel accident aérien grave sur des zones densément peuplées.
Pour elle, cet incident remet en lumière la problématique du Plan Anciaux, dont elle juge qu'il pose problème tant en matière de nuisances sonores que de sécurité, par sa trop grande dispersion des vols.
Source Belga
politique
à 22:32