UN ARTICLE DE WILLIAM BOURTON sur le soir.be

Pour Xavier de Buck, directeur commercial de DHL, la question des MD11 est un " malentendu ".

Au lendemain de l'échec des négociations avec Bruxelles et la Flandre sur l'extension de DHL, Guy Verhofstadt (VLD) a tenté, hier, de " relancer la mécanique ".

À l'issue du conseil des ministres restreint, le Premier a expliqué qu'il avait écrit à la firme de courrier express pour lui signifier que ses projets d'extension à Bruxelles-National ne seront autorisés que si elle s'engage à renouveler sa flotte en privilégiant des avions moins bruyants.

Verhofstadt écrit aussi dans cette missive que " le développement ultérieur de DHL à l'aéroport de Zaventem ne sera possible que s'il est satisfait aux conditions nécessaires en matière de renouvellement de flotte ".

Ce sont les équivoques sur le renouvellement des avions de DHL qui ont précipité l'échec des négociations de mardi. Le gouvernement lui demande donc " des engagements clairs en la matière ", et notamment que les " vols intercontinentaux complémentaires, qui partiront de Zaventem à partir de 2011, s'effectuent par de nouveaux avions plus silencieux, par exemple du type Boeing 777 et non par le MD11 utilisé actuellement ". Et de préciser que " les MD11 utilisés actuellement ne pourront effectuer, comme convenu préalablement, que quatre mouvements nocturnes au plus par nuit, et ce jusqu'en 2014 " (lire ci-dessous).

Côté bruxellois, on accueille cette initiative avec circonspection. Nous avons toujours dit que nous étions ouverts et constructifs et ne changerons pas d'attitude, explique le ministre régional de l'Économie, Benoît Cerexhe (CDH). Cela dit, je vous avoue que les derniers rebondissements nous ont quelque peu refroidis... J'ajoute que, au-delà de la problématique des avions et des emplois (qui se réduisent comme peau de chagrin), le plan de compromis fédéral continue à nous poser d'énormes problèmes, tant sur les routes de nuit que sur le nombre de vols.

Benoît Cerexhe glisse par ailleurs qu'au-delà de DHL, il y a toujours le plan Anciaux. Ce plan de dispersion est provisoire, étaye-t-il. J'espère que le fédéral procédera à cette évaluation. À la différence du dossier DHL, Bruxelles n'est pas associée à cette discussion. Mais elle n'est pas désarmée pour autant : nous avons pris un arrêté bruit et intenté des recours en Justice, auxquels, fort heureusement, nous n'avons pas renoncé !

Yves Leterme (CD&V), ministre-président du gouvernement flamand, a rencontré mercredi les représentants du personnel de DHL. Il leur a communiqué que son gouvernement s'alignait sur l'exigence fédérale : " Une extension des activités de DHL ne peut être envisagée que si la firme de courrier express applique les conditions de renouvellement de sa flotte. " Yves Leterme a également rappelé aux porte-parole des syndicats les problèmes qu'une telle extension des activités de DHL générait au sein du gouvernement bruxellois.

Les syndicats ont exhorté les responsables politiques et DHL à prendre leurs responsabilités.

En attendant, la balle n'est plus dans le camp des politiques, dont certains ne cachent pas avoir été " douchés " par l'annonce d'un quadruplement des vols de nuit par les MD11. On attend la réponse de DHL qui, ce vendredi, réunira son conseil d'administration.

" Attitude scandaleuse "
Deux associations de riverains de la périphérie Est de Bruxelles (UBCNA et AWACSS) se réjouissent que les responsables politiques aient pris conscience de l'attitude scandaleuse de la société DHL. Selon ces associations, les négociations ont capoté et les négociateurs n'ont même pas prévu de nouvelle date pour les reprendre. (B.)