Commentaires d'un riverain: le Brabant Wallon a un dossier tout à fait défendable
Un commentaire à l'article
"Sur Mille décibels, une interview du Professeur Guy Haarscher, philosophe, spécialiste de la Philospohie du Droit à l'ULB"
C'est évidemment une approche intéressante. Peux-t-on dire que la tolérance au bruit est plus forte chez quelqu’un qui a payé moins son terrain ? C’est tout le problème du NIMBY : les gens qui ont construit en bordure d’une décharge ont-ils le droit de réclamer sa fermeture ? Le droit français inclut spécifiquement une clause anti-NIMBY ; tout acquéreur de bien est spécifiquement interdit de recours contre toute nuisance déjà présente lors de son acquisition. A cela s’ajoute un classement en zone de survol qui impose au notaire de faire signer une décharge par le candidat acquéreur. Ces dispositions ne semblent pas induire une décote sensible mais nous sommes en situation de surchauffe. Il y a par contre une plus forte rotation, probablement liée au fait que des gens surestiment leur tolérance au bruit.
J’ai interrogé des gens qui vivent à Ecouen, en ligne droite du décollage à Roissy ; ils ne semblent pas affectés outre mesure MAIS leur argument est : la moitié des gens d’Ecouen vivent de l’aéroport, cela « aide » à supporter !
Il est incontestable que la dimension psychologique des nuisances est importante et le fait que les voisins travaillent à l’aéroport ne doit pas spécialement encourager le militantisme anti-avions !
Il est clair aussi que la volonté de développer l’aéroport est exogène à nos problèmes communautaires, sinon que ces plans incluent une conviction que l’on peut se permettre des choses à Zaventem qui seront progressivement interdites dans les autres aéroports européens, comme les vols de nuit. Même si les riverains flamands arrivent à s’opposer, il restera toujours la possibilité d’inonder Bruxelles et le Brabant Wallon: le Gouvernement Wallon est considéré comme une bande d’incompétents notoires et le Gouvernement Bruxellois est contrôlé de l’intérieur.
Dans ce contexte, le problème de Bruxelles se présente assez mal à terme, surtout que l’on voit que la situation sensiblement se dégrader ailleurs comme à Londres, où le développement des aéroports rend impossible le non survol du grand Londres. Le développement des mégapoles fait que les agglomérations se rapprochent des aéroports (comme en Espagne) et que la situation de Bruxelles est en train de se présenter même dans des endroits où l’aéroport a été correctement implanté. A terme, on risque de banaliser ce type de nuisances et donc d’affaiblir le dossier des Bruxellois.
Par contre le Brabant Wallon a un dossier tout à fait défendable : une zone de repos périurbaine jamais survolée auparavant, située à l’opposé d’une ville de 1 million d’habitants. Si ce dossier est pris convenablement par les autorités compétentes, il devrait pouvoir se maintenir à un niveau acceptable de pollution (pas nul hélas), en tous cas comparable aux autres régions éloignées de l’aéroport. Malheureusement, sauf obstacles au développement de l’aviation, le niveau de bruit global va continuer de croître, les avions, de plus en plus nombreux, devant passer quelque part !
Il me semble que les passes d’arme actuelles ne sont que les préludes à une bataille de bien plus grande envergure et cela demandera le concours de beaucoup de gens, y compris des philosophes, pour s’en sortir.
politique
trop de bruit en brabant wallon
à 09:35