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TROP DE BRUIT ou comment lutter  contre (entre autres) les excès des avions en Brabant wallon.
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Renaat Landuyt succède à Bert Anciaux au ministère de la Mobilité.[]

--> Régionaliser en bonne entente
Pouvait-on croire que les choses changeraient avec le nouveau ministre de la Mobilité?
L'équipe de Trop de Bruit.

Un article de PIERRE GILISSEN ET GILLES TOUSSAINT mis en ligne le 01/09/2004 sur www.lalibre.be

ENTRETIEN

Transféré du gouvernement flamand au gouvernement fédéral, Renaat Landuyt (SP.A) s'est donc vu dans l'obligation d'écourter ses vacances pour mettre en place l'équipe qui sera chargée de l'épauler dans la gestion des matières liées à la Mobilité. Avec son cabinet, «le plus jeune de tout le gouvernement», il entend bien insuffler des «idées fraîches» dans ces dossiers souvent problématiques.

[]
Votre prédécesseur a élaboré un plan de dispersion des vols de nuit sur Bruxelles et sa périphérie. Vous comptez le réévaluer ?

Il y a une évaluation qui est prévue fin septembre. Pour moi, il n'y a pas lieu de modifier ce plan, mais il faut l'inscrire dans un accord politique qui inclue toutes les Régions concernées. Il faut qu'on définisse tous ensemble l'avenir qu'on veut donner à l'aéroport de Zaventem, et pas seulement avec DHL. Il y a un arbitrage à faire entre le gain en matière d'emplois et le bien-être des riverains.

Une étude récente faisait un calcul économique entre les emplois créés et le surcoût en termes de soins de santé. Est-ce qu'on n'arrive pas dans une logique extrêmement cynique ?

Selon d'autres études, lorsque le chômage augmente dans une Région, on dépense davantage en soins de santé également. Je reçois 300 courriers électroniques par jour sur ce sujet ! Mais parmi ceux qui se plaignent des nuisances de bruit, il y en a qui reconnaissent qu'ils sont aussi des utilisateurs de l'aéroport et que les choses ne sont pas si simples. Il faut trouver un point d'équilibre, et des solutions. En Belgique, n'importe quel problème technique devient politique et le choix d'une piste de décollage pour un avion peut se retrouver à l'agenda du Conseil des ministres. C'est quand même assez original !


© La Libre Belgique 2004
Ecrit par Cherche l'info, le Mercredi 1 Septembre 2004, 21:29 dans la rubrique "Bruit et pollution des avions ".


Commentaires :

  rj
04-09-04
à 19:08

M. Landuyt ne manque pas d'air!

"Pour moi, il n'y a pas lieu de modifier ce plan (de dispersion des vols)" (Renaat Landuyt, ministre de la Mobilité, "La Libre Belgique").
"En Belgique, n'importe quel problème technique devient politique et le choix d'une piste de décollage pour un avion peut se retrouver à l'agenda du Conseil des ministres. C'est quand même assez original ! " (Le même, quelques lignes plus loin).

M. Landuyt semble oublier que la Belgique n'est devenue "originale" que sous le gouvernement auquel il participe. Avant ça, les trajectoires des avions ont été successivement régies par de critères purement techniques, puis par le principe de concentration des vols. Ces deux solutions, qui d'ailleurs peuvent cohabiter, sont celles qui ont été adoptées partout ailleurs dans le monde. A noter - ce qui ne contredit pas ce qui précède - que si dans de rares cas (Heatrow), une certaine dispersion a été adoptée, c'est pour des raisons purement techniques, dues notamment à la densité du trafic aérien. Encore cette dispersion est-elle limitée au minimum, et régie par des principes très stricts. On est loin du "spreiding" à tout va cher à Monsieur Anciaux et à son successeur.

La dispersion pour cause environnementale a été universellement rejetée comme injuste et dangereuse. Injuste parce que des gens ayant décidé en connaissance de cause d'habiter dans une zone calme se voient tout à coup imposer une dégradation insupportable de leurs conditions de vie. Dangereuse parce qu'augmentant les probabilités de crash par le stress supplémentaire imposé aux pilotes et contrôleurs aériens, et parce que le survol systèmatique de zones densément peuplées augmente fortement la probabilité d'un nombre élevé de victimes en cas de crash. Ces raisons sont si évidentes qu'aucun pays au monde n'a adopté la dispersion comme "solution" aux problèmes environnementaux causés par ses aéroports. Aucun pays au monde, sauf la Belgique, pays dans lequel, comme le dit M. Landuyt (mais sans en tirer les conséquences), "n'importe quel problème technique devient politique". Et communautaire, ajouterions-nous.

Robert Jacquemart,
Woluwé-St-Pierre