Et voila le retour de la politique des « petits
paquets », tristement utilisée par un Etat voisin il y 65 ans et qui a
culminé lors du désastre de Munich ! Pendant que nous nous débattons avec
des politiques qui « ne comprennent pas » ce que leurs électeurs leur
veulent, la Flandre
va de l’avant, petite mesure après petite mesure.
L’intrusion des tribunaux a été initiée par la Flandre, et cela grâce à
une coopération des différents acteurs :Actie Noordrand, quand ils ont
initié la demande de dispersion devant une cour d’appel, savaient que le
tribunal leur donnerait raison, savaient que l’exécutif (Anciaux) se
servirait de ce jugement pour imposer un plan qui leur était hautement
favorable. Le fait que ce jugement ait été cassé n’a strictement rien changé et
n’a provoqué aucune réaction de nos politiques.
Depuis, ils comptent, avec succès, sur le souci des
politiques francophones de ne pas créer de nouvelle situation qui les entraîneraient
au conflit ouvert. La scandaleuse intimidation du gouvernement bruxellois par
ses propres ministres flamands est une démonstration non équivoque de ce
phénomène. Ils peuvent donc continuer à avancer leurs pions nationalistes, tout
en proclamant leur bon droit, et même l’aspect social est revendiqué (on est donc bien national et social)!
Il n’est plus possible de ne pas totalement communautariser
le dossier Zaventem ; il est clair que nous assistons à une offensive
flamande contre la partie francophone du pays. Cette offensive flamande a été
orchestrée par les éléments extrémistes et suivie par les partis traditionnels.
Le plan (pour ne pas dire le complot) a fonctionné chaque fois (sauf
jusqu’à présent sur BHV) et chaque fois nous nous sommes fait avoir.
La grande différence entre nous et « eux » est
incontestablement le sentiment qu’ils ont d’appartenir à une entité et qu’ils
semblent capables de définir une stratégie cohérente qui est ensuite appliquée
par tous les niveaux de pouvoir et de justice, systématiquement et pas à pas,
sans faiblir jusqu’à victoire finale.
L’absence de communication entre notre pouvoir politique, le
pouvoir communal et la population est en contraste saisissant avec l’attitude
flamande. On a même le sentiment que
les plaintes des survolés francophones dérangent nos politiciens et qu’ils font
tout pour mettre en porte à faux les gens qui se plaignent.
Il me semble indispensable que cette attitude suicidaire
cesse et s’il est illusoire d’espérer d’en arriver au militantisme de société
que peut développer une Flandre triomphante, je défends avec énergie que seule
une réconciliation entre un pouvoir politique et ses électeurs permettra de
contenir les initiatives nordistes.
Beaucoup de gens croient aujourd’hui que la séparation de la Belgique est inévitable
et les manœuvres actuelles font partie du positionnement stratégique de la Flandre; nos politiciens
le savent et font tout pour éviter d’aller à la bagarre. L’esprit de Munich les
anime et ils sont prêts à tout céder pour ne pas devoir se battre !
Cette fois-ci, comme à Munich, nous ne nous en sortirons pas
par une capitulation diplomatique ; la politique des petits paquets va
fatalement nous amener à un point de rupture, qui sera d’autant plus difficile
à négocier que nous aurons laissé l’impensable
devenir la norme. On n’hésitera pas alors
à ressortir l‘unspreekbar et autre droit du sol de type germanique et nous serons face
à un mur!
Il est bien tard pour réagir mais il n’est pas trop tard !
à 13:18