Bruxelles-National: Nuisances sonores d'origine aérienne en BRABANT WALLON "Gérer l'actu et prévoir l'avenir"
Les bourgmestres de quatre communes concernées par le survol des avions se sont réunis, à Waterloo, avec les associations de riverains. Un article d'Éric GUISGAND, paru dans Vers l'Avenir.
UNE RÉUNION, qui s'est tenue en très petit comité, a rassemblé, mardi soir, dans les murs de la maison communale de Waterloo, une quinzaine de personnes, toutes parties au dossier des nuisances sonores d'origine aérienne dans la province du Brabant wallon. Les bourgmestres des quatre communes principalement concernées par ces nuisances sonores étaient présents : le député-bourgmestre de Waterloo Serge Kubla, la bourgmestre de Grez-Doiceau Sybille de Coster-Bauchau, le bourgmestre de Braine-l'Alleud Vincent Scourneau, le bourgmestre de La Hulpe Philippe Leblanc.
On notait également la présence du directeur francophone du service de médiation de l'aéroport de Bruxelles-National, Philippe Touwaide, de Denis Marion, porte-parole de l'association Trop de bruit en Brabant wallon, de plusieurs habitants des communes concernées, et de personnes venues en soutien, comme le bourgmestre de Woluwé-Saint-Pierre et président de l'UBCNA Jacques Vandenhaute, et plusieurs riverains résidant dans l'Oostrand, tous membres de l'AWACS.
Cette réunion avait été organisée à la demande de riverains de La Hulpe, dont Florence Casse. Des riverains qui souhaitaient depuis déjà un bon moment une rencontre entre leurs élus et le médiateur, comme cela avait déjà été fait à Grez-Doiceau.
L'intérêt d'une réunion de ce genre, associant représentants des riverains, médiateur et élus, était surtout de tenter dans l'avenir de fédérer une bonne fois pour toutes les énergies, dans le cadre de l'épineux dossier des survols.
" Nous avons en effet assisté dernièrement à une réunion de ce type, dans la commune de Wezembeek-Oppem, et nous avons pu nous rendre compte qu'une union entre les parties se marquait clairement. On s'est donc dit qu'il fallait en faire autant dans notre province ", ont souligné des riverains présents mardi soir.
450 000 vols dans 10 ans
" Le but de la rencontre de ce mardi était aussi de voir si nos bourgmestres étaient bien au courant de tous les tenants et les aboutissants du dossier des survols, de décider de ce que l'on fera dans l'avenir, et comment on le fera ", indiquait hier Denis Marion.
Visiblement, l'information des bourgmestres ne semble pas toujours au top, dans le cadre de ce dossier. Si certains élus, comme la bourgmestre de Grez-Doiceau, semblent avoir bien compris depuis le début l'intérêt d'un front commun, d'autres ne seraient pas très au fait du dossier. Pour une raison très simple : les riverains ne se plaignent pas chez leurs élus. Lorsque des riverains veulent signaler des nuisances sonores aériennes dont ils sont victimes, ils prennent par exemple contact avec les services de médiation. Et les élus communaux n'en ont pas d'office connaissance...
" Le front commun est indispensable, en matière de prévoyance, pour ce qui concerne notre avenir. Car il ne faut pas perdre de vue que si le trafic aérien sur l'aéroport de Zaventem est actuellement limité à 260 000 vols chaque année, on prévoit qu'il grimpe à 450 000 vols d'ici 10 ans ! Notre objectif, c'est d'éviter que les nuisances ne s'accroissent " note Denis Marion. Suite à la réunion de ce mardi soir à Waterloo, les élus des communes brabançonnes auront bientôt une nouvelle rencontre plus approfondie avec le médiateur Philippe Touwaide. Une réunion d'information des riverains des communes concernées est en outre d'ores et déjà prévue, au mois d'avril. " Ce qu'il faut également, c'est exiger que la Région wallonne soit elle aussi assise autour de la table, tout comme les Régions bruxelloise et flamande. C'est difficile à imaginer : nous sommes constamment survolés, en Brabant wallon, et nous ne sommes pas du tout représentés lors des discussions, alors que les deux autres régions sont assises à la table ", s'étonne Denis Marion.
" Abasourdi "
Le député Charles Michel a questionné lundi Renaat Landuyt, ministre fédéral de la Mobilité, sur la création d'un organisme de contrôle interrégional. Voici la teneur de l'échange, en version abrégée.
" À l'inverse des Régions bruxelloise et flamande, le gouvernement wallon ne participe pas à la concertation sur le contrôle des vols aériens. Or des communes wallonnes sont touchées par les nuisances sonores liées à Bruxelles-National. Dans le cadre d'un avant-projet actuellement en discussion, il est prévu la création d'un organisme de contrôle interrégional indépendant. La Wallonie n'étant pas associée aux discussions, dans quelle mesure le citoyen wallon pourrait-il s'adresser à cet organisme ? Les Wallons s'interrogent sur la défense de leurs intérêts, d'autant que le Conseil d'État aurait insisté sur l'importance de la concertation entre les Régions dans le cadre de l'adoption de l'avant-projet. "
Réponse du ministre : " Il faut distinguer la procédure de concertation dans le cadre de la loi, à laquelle toutes les régions participent, et celle relative au problème spécifique de Bruxelles-National, qui se limite aux régions où se situe l'aéroport."
M. Michel : " Je suis abasourdi par la brièveté de votre réponse. Vous ne répondez à aucune de mes questions. "
Un acte de vigilance
" Braine-l'Alleud n'est pas trop embêtée pour le moment. En quatre ans je n'ai enregistré qu'une trentaine de plaintes. Mais il se pourrait que cela change avec le temps et que le trafic s'intensifie. C'est pour cette raison que j'ai répondu présent à cette réunion, par solidarité envers les communes plus touchées.
" Nous avons, par cette réunion, posé un acte de vigilance pour l'avenir de notre région. Il s'agissait de mettre sur pieds une stratégie commune à ces quatre entités. Une commune seule ne peut arriver à rien dans ce dossier, la Province même n'est pas assez puissante. Par contre, je regrette, comme les autres bourgmestres d'ailleurs, la passivité de la Région sur ce dossier.
" Au cours de l'année 2004, j'avais fait placer des sonomètres sur le territoire de Braine-l'Alleud qui avaient conclu à des normes acceptables en matière de bruit. Mais ces résultats ne prenaient pas en compte la répétition des survols qui peuvent user. "
Vincent SCOURNEAU Bourgmestre de Braine-l'Alleud
On attend les chiffres
" Grez-Doiceau est situé à 18 kilomètres à peine des pistes de Zaventem. Nous sommes donc directement concernés par le sujet. D'autant que j'ai reçu, en septembre 2004, une pétition d'environ 500 signatures dont 310 habitants de la commune initiée par l'association Trop de bruit en Brabant wallon, se plaignant des nuisances sonores et souhaitant un retour à la normale.
" Il y a chez nous des endroits plus vallonnés où le bruit se répercute plus fort, je pense par exemple à Pécrot.
" Il nous manque des informations précises et chiffrées afin de présenter des plaintes objectivées. Dire qu'on entend les avions n'est pas suffisant ! Aujourd'hui, je souhaiterais que la Région wallonne s'intéresse de plus près au dossier. Notre province est directement concernée et s'il n'y a personne autour de la table des négociations pour défendre notre cas et bien les nuisances vont se concentrer sur le Brabant wallon au détriment de ses habitants. "
Sybille de COSTER-BAUCHAU Bourgmestre de Grez-Doiceau
Une info correcte
Pour sa commune, Philippe Leblanc constate que c'est essentiellement la zone du village de Gaillemarde qui est survolée par les avions qui atterrissent sur la piste 02. " Par moments, c'est pratiquement un avion toutes les deux minutes qui passe par là. Quand je pense que le nombre de vols va doubler en dix ans ! Le problème des bourgmestres des communes concernées, dans le cadre du dossier des survols, c'est qu'ils n'ont aucune compétence technique en la matière. Ce que je souhaite, dès lors, c'est que nous puissions tout d'abord recevoir une information correcte et une vision d'ensemble de la situation, en ce qui concerne le Brabant wallon. Cela nous permettra déjà d'apporter des réponses aux habitants de nos communes.
Ensuite, je souhaite un front uni : que la conférence des bourgmestres se réunisse sur le dossier des nuisances sonores d'origine aérienne, et y travaille. Enfin, il faut absolument que la Région wallonne se mette, elle aussi, autour de la table, avec les deux autres Régions, pour discuter du dossier des survols. "
Philippe LEBLANC Bourgmestre de La Hulpe
Un retour à 1999
Le député-bourgmestre de Waterloo nous a indiqué hier que " la réunion de mardi soir répondait à la volonté et à la demande des représentants des habitants de nos communes.
Même s'il est vrai que le niveau de bruit est différent chez nous par rapport à Bierset ou à Charleroi, il est indéniable qu'il existe une réelle nuisance sonore en Brabant wallon. Les bourgmestres des communes concernées de notre province ont pu avoir, ce mardi, grâce à la présence de Philippe Touwaide, des éclaircissements sur notamment les routes suivies par les avions. En ce qui me concerne, je ne puis que constater que la situation, à Waterloo, n'a plus rien à voir avec celle de 1999. À l'époque, la piste 02 n'était utilisée que dans le cadre de circonstances météorologiques. Aujourd'hui, assurément, son usage est devenu politique.
Il faut absolument en revenir à la situation d'avant 1999. Pour terminer, je souligne aussi que ne pas exiger d'être présent dans le débat serait une très lourde erreur, à long terme. "
Serge KUBLA Député-bourgmestre de Waterloo
fin avril à Waterloo
Directeur du service francophone de médiation de Bruxelles-National, Philippe Touwaide nous a indiqué mercredi que " beaucoup de gens qui habitent le Brabant wallon sont en effet de plus en plus énervés par les survols. Cette semaine, par exemple, et la situation devrait encore durer jusqu'à dimanche, la météo fait que tous les atterrissages s'effectuent en passant au dessus de Waterloo et de La Hulpe. Les riverains de ces communes n'ont pas manqué de s'en rendre compte. Je pense donc qu'une bonne réunion d'information des habitants sur le dossier des survols en Brabant wallon sera une bonne chose. Je puis d'ores et déjà annoncer que cette soirée d'information se déroulera dans la commune de Waterloo, à la fin du mois d'avril. "
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à 11:06