Une récente étude sur la pollution sonore des avions autour de l'aéroport de Zurich montre que les riverains sont davantage dérangés au petit matin que le soir.
Des chercheurs de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) viennent de publier les résultats de travaux intitulés “Etude sur le bruit 2000” qui montrent qu’une extension de la durée d'interdiction des vols nocturnes de l’aéroport de Zurich aurait des conséquences très positives sur la gêne ressentie par les riverains de la plateforme. Les données sont issues d’une enquête réalisée de 2001 à 2005 auprès de 3000 personnes habitant
dans un rayon de 20 kilomètres autour de l'aéroport.
Depuis l'entrée en vigueur du nouveau plan de circulation dans la zone terminale de Zurich-Kloten, notamment, l'introduction des atterrissages par l'est et le sud, qui s’est traduite par le survol de nouveaux secteurs, les nuisances des avions ne cessent d'alimenter le débat.
Plutôt que de limiter le nombre d'avions qui survolent la région, comme le demandent certains groupements et partis, pour améliorer la situation des riverains, l’étude montre qu’il vaudrait mieux retarder le premier avion qui atterrit ou décolle dans la journée. Le sondage révèle également que les personnes qui ne sont en général pas satisfaites de leur logement et celles qui s'opposent aux avions, sont plus sensibles aux nuisances sonores. En outre, le bruit gêne plus lorsqu'il n'est pas régulier.
L'étude suggère par ailleurs que les gens sont moins tolérants qu'autrefois face au bruit, même dans les zones où les nuisances n'ont pas augmenté. D'autres facteurs tels que la confiance envers les autorités et le fait d'être propriétaire ou locataire jouent également un rôle dans l'appréciation des nuisances sonores. Selon l'étude, le niveau de bruit réel n'influence ce jugement qu'à hauteur de 15%.
Interrogé par swissinfo/Radio suisse internationale, Goerg Thornann, l’un des auteurs de l’étude, a déclaré qu’« Il y a des facteurs plus importants que le bruit lui-même qui influent sur la réaction des gens. Il y a aussi un aspect politique. Depuis que des vols ont été interdits en Allemagne et détournés sur la Suisse, les gens sont devenus plus sensibles. »
Les chercheurs de l'EPFZ se sont également penchés sur l'influence du bruit sur le sommeil. Des mesures du rythme cardiaque et de la respiration des riverains de l'aéroport, effectuées alors que le bruit des avions était simulé, les ont amené à conclure que le premier avion du matin occasionnait le plus de gêne, le nombre d'avions qui suivent jouant un moindre rôle. « Le même changement du niveau sonore provoque plus de désagréments le matin que le soir », a expliqué Mark Brink, un autre des auteurs de l'étude, à swissinfo/Radio suisse internationale
Etude complète en allemand à
http://www.laerm2000.ethz.ch/files/LS2000_Zusammenfassung_1.0.pdf
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