En achetant des légumes et des fruits biologiques chez son producteur local, on soutient également le petit agriculteur basé dans le sud, qui peut privilégier la production pour son marché local. C’est l’une des idées clés des Voedselteams (groupes de nourriture).
Un ‘Voedselteam’ est un groupe d’une quinzaine de familles qui s’arrange avec des producteurs locaux pour acheter chaque semaine légumes et fruits biologiques, viande produite d’une manière durable, pain ou produits laitiers, le tout à un prix fixe et équitable. Une bonne chose pour le producteur local, mais aussi pour le consommateur : les légumes consommés sont certifiés sans pesticides et niveau prix, on ne paie pas plus qu’ailleurs, puisque les intermédiaires sont supprimés. Autre avantage : une relation personnelle s’instaure avec le producteur, basée sur la confiance. « Pour nous, la relation socio-économique et environnementale est aussi importante que la qualité de la nourriture », explique Nikkie Melis, responsable des Voedselteams du Brabant Flamand.
Pour les Voedselteams, qui dit nourriture produite localement dit également nourriture de saison. Celle-ci est généralement beaucoup plus respectueuse de l’environnement : on évite les serres et les méthodes de conservation avares en énergie. Dans la vente directe, on limite le transport, source de pollution et gros consommateur d’énergie. Quant à l’emballage (souvent consigné), il se limite également au strict minimum.
Les 90 voedselteams s’organisent en toute indépendance: de la conclusion des accords avec les producteurs en passant par la recherche d’un dépôt-vente, jusqu’au règlement des produits. La concertation régionale et le conseil d'administration national, organisés autour de quelques employés et d’un réseau de volontaires, offre formation et assistance. Un petit pourcentage du chiffre d’affaires des producteurs participants aide à financer l’ensemble.
Les premières Voedselteams furent créés en 1996 à l’initiative de l’organisme de formation Elcker-Ik, à la recherche d’une sécurité alimentaire accrue, et de l'organisation de développement Vredeseilanden, qui fit un parallèle entre agriculture dans le sud et en Flandres. Vredeseilanden partait d’un constat déconcertant: l’exportation des produits agricoles en provenance des pays du sud s’effectue souvent au détriment des chances de survie des communautés locales rurales, alors que leur importation réduit les possibilités de débouchés de nos agriculteurs et maraîchers.
En tant qu’association coupole, l’asbl Voedselteams est aujourd’hui au coeur de la campagne ‘10 sur 10 pour l’agriculture biologique’. Cette plate-forme de 178 associations, institutions et pouvoirs publics a pour objectif d’augmenter la part de la production agricole biologique en Flandres, pour atteindre 10% de la production agricole globale en 2010. “Reste à voir si c’est faisable”, constate Nikkie Melis, « mais l’intérêt du consommateur pour l’agriculture durable continue à croître. Les Voedselteams continuent à enregistrer des nouveaux membres et les marchés fermiers, les paniers bios et les magasins Bio-Planet se portent bien » .
Antoine Pennewaert
Plus d’infos:
Le site des Voedselteams (nl)
La campagne Bio 10/10 (nl)
Le site de Vredeseilanden (nl)