A lire dans le Courrier international du 7 mars 2005

Le tsunami qui a ravagé le Sud-Est asiatique, en décembre 2004, a également
causé d¹importants dommages en Somalie : 300 morts et des milliers
d¹habitations dévastées. La liste des victimes pourrait s¹allonger, rapporte
le Times de Londres. Les vagues géantes qui se sont abattues sur les côtes
somaliennes ont éventré quantité de vieux conteneurs rouillés qui,
entreposés sur les plages, contenaient des substances toxiques qui ont
contaminé l¹environnement.

Certaines maladies apparaissent et se développent de façon anormale dans
plusieurs villages, sur la côte de l¹océan Indien. Les habitants souffrent
d¹ulcères de la bouche, d¹infections respiratoires, d'hémorragies
abdominales, de maladies de peau habituellement peu répandues.

Cela fait près de quinze ans que les plages somaliennes servent de décharge
à des entreprises occidentales, essentiellement suisses et italiennes. Cette
activité s'est particulièrement accrue à partir de 1991, durant la guerre
civile. Les seigneurs de guerre locaux acceptaient volontiers de recueillir
les déchets toxiques venus du Nord contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Les substances nocives étaient alors entreposées à la va-vite, sur des
plages éloignées, dans des conteneurs ou des tonneaux de mauvaise qualité.
En décembre, le tsunami a éparpillé le tout, répandant par la même occasion
une bonne partie de leur contenu.

"S'il y a une chose que nous savons, c'est que ces substances sont en train
de se disperser, y compris vers les villages. En revanche, ce que nous
ignorons, c'est l'étendue du problème", déclare au Times Nick Nuttal,
porte-parole du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
Selon lui, il devient urgent de "mettre sur pied une mission d'experts pour
mener une enquête approfondie" et prendre la mesure du désastre.