Un article de PHILIPPE LAWSON Mis en ligne le 04/05/2004 sur lalibre.be

Mais Jacques Vandenhaute invite le fédéral à vite statuer sur le dossier de DHL.
Il estime que l'aéroport de Zaventem a sa place dans l'Europe.


ENTRETIEN

Bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre, Jacques Vandenhaute (MR) plaide pour un développement raisonnable de l'aéroport de Bruxelles-National.

Quelle est votre impression devant l'accord dont vous connaissez les grandes lignes?

C'est une immense satisfaction, car cela fait des années que nous nous battons sur ce dossier. Ces derniers temps, la situation s'est tellement aggravée car l'Oostrand (est de Bruxelles) recevait pratiquement sur sa tête tout ce qui avait de possible à envoyer alors que le Noordrand (nord de la capitale) était soulagé au maximum. C'était devenu insupportable du fait qu'on a mis à la tête du ministère en charge du dossier un flamingant notoire en campagne électorale. Il a fait du dossier un problème communautaire. Nous avons vraiment sonné l'alarme ces derniers jours et je dois remercier le ministre Louis Michel (MR) qui a fini par réagir vigoureusement. Nous avons aussi écrit à la ministre Onkelinx (PS) pour qu'on prenne en compte qu'il y a environ 100000 personnes touchées dans l'Oostrand.

Envisagez-vous donc de mettre fin à vos actions judiciaires?

Je ne fais plus confiance au ministre Anciaux car il a mal géré le dossier. L'étude de l'annulation du plan est en cours et la décision prendra deux ou trois mois avant de tomber. Nous avions été une première fois au Conseil d'Etat où nous avions obtenu une suspension de son plan. Il a fait pression sur son gouvernement avec le problème de l'astreinte alors qu'il y avait d'autres solutions. Je me demande maintenant quand le gouvernement va prendre des décisions sur l'avenir de l'aéroport.

Comment voyez-vous l'avenir du site alors?

Je n'ai jamais été de ceux qui disent qu'il faut supprimer l'aéroport. C'est une plate-forme nationale, européenne et elle doit assumer, comme le site américain de Washington DC, le maximum de tâches possibles dans un encadrement humain qui tienne compte de la sécurité, de la santé et de l'environnement. Il faut donc rester à un nombre de vols de nuit et de jour raisonnable sans les augmenter. Il y a moyen de revoir des éléments qui ne fonctionnaient pas bien et de rendre l'aéroport viable. Il faut répartir de façon intelligente les vols en n'utilisant pas les pistes n'importe comment, mais de manière rationnelle. Mais une des solutions est de supprimer les vols de nuit qui sont la source de nos calvaires.

Vous croyez que la Belgique peut supprimer les vols de nuit de façon unilatérale?

Non, c'est une décision qui dépend aussi de l'Union européenne. Mais on sent bien qu'il y a une tendance vers des plages horaires plus acceptables pour les riverains. Quand je prends l'exemple de DHL, je n'ai jamais vu des gens pratiquer une stratégie aussi hallucinante. Entre concurrents, ils pourraient se mettre d'accord pour garantir des plages horaires supportables (entre 23h et 6h du matin) pour les riverains. Quand j'entends que la compagnie veut encore augmenter les vols, je dis non. Je trouve que le gouvernement ne doit pas donner les pleins pouvoirs à Biac, qui prône uniquement le profit au détriment de la santé des riverains.

© La Libre Belgique 2004