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Les billets d'avion taxés: Des initiatives aussi en Belgique. Déjà contestées...

[Pour rappel, le carburant utilisé par les transports aériens n'est pas taxé.]

En Belgique, c'est le Parti socialiste qui a repris à son compte cette idée de taxe sur les billets d'avion pour financer un fonds international de lutte contre certaines maladies. Karine Lalieux, députée PS, a déposé une proposition de loi (cosignée par le chef du groupe SP.A Dirk Vandermaelen) s'inspirant fidèlement du modèle français. L'intérêt est de dégager des moyens importants: 1 € sur chaque billet d'avion pour les voyages dans l'espace européen et 10 € pour les plus longs voyages. Mais il s'agit également de démontrer qu'il est possible de mettre sur pied une taxe internationale. Zoé Genot, députée Ecolo, a déposé la même proposition, estimant qu'il s'agissait d'un minimum. Mais aucun débat n'a encore pu être organisé sur le sujet en commission des Relations extérieures. Quant au CDH, il regrette le «jetlag» du gouvernement en la matière et estime préférable d'imposer une taxe, non pas sur les billets d'avion, mais bien sur le kérosène.

Pour les libéraux belges, la contribution des passagers doit être volontaire. Ils estiment que les compagnies devraient être obligées de l'imposer... mais que les passagers devraient être libres de la payer ou de la refuser. Il serait plus facile, disent les libéraux, de trouver un consensus européen en suggérant cette voie plutôt que de la rendre obligatoire pour tous les passagers. Le MR rappelle en outre que la Belgique s'est imposée d'accroître le budget de la coopération de 0,29 à 0,50 pc du Produit intérieur brut. Cette taxe, libre, serait donc une taxe additionnelle.

Le passager, une «vache à lait»
Du côté des professionnels du secteur aérien, la critique contre la taxe qui est désormais d'application en France fuse. «Le secteur est touché de toutes parts, il est saigné à blanc. Si c'est une taxe de solidarité, cela ne peut être une taxe basée uniquement sur l'aérien, elle devrait toucher tous les moyens de transport», déclare Etienne de Nil, senior vice-président Benelux et Afrique chez SNBA. «Dans un monde très compétitif, tout le monde se bat déjà avec des surcharges de fuel et d'autres.» Il ajoute: «Si le gouvernement devait l'imposer en Belgique, je suppose que le secteur réagirait collégialement.»

Même écho du côté de chez Thomas Cook, tour-opérateur et compagnie aérienne. «Nous ne sommes certainement pas pour», entame Claude Pérignon, le porte-parole. «C'est assez arbitraire. On doit quand même se rendre compte que le passager aérien n'est pas une vache à lait. On se rabat facilement sur celui-ci pour récupérer certains frais ou constituer une tirelire pour l'une ou l'autre cause; or, le secteur aérien n'est pas facile pour l'instant. Il existe de plus en plus d'obstacles dans la commercialisation des vols. Regardez les taxes d'aéroport à Bruxelles-National avec, à l'arrivée, des taxes dans certains cas plus élevées que le prix du billet.»

«Le secteur est déjà pas mal taxé comme ça», renchérit Biac, la société qui gère l'aéroport de Bruxelles-National. «Ce n'est pas ici qu'il faut taxer tous les problèmes du monde.» «La cause est noble mais les moyens choisis ne sont probablement pas les bons», précise, de son côté, Michel de Blust, secrétaire général de l'ECTAA, groupement des unions nationales des agences et organisateurs de voyages de l'Union européenne. «Pourquoi spécifiquement frapper les billets d'avion? Est-ce vraiment une politique d'aide au développement ou humanitaire dans le chef de l'Etat français?», s'interroge Michel de Blust. Et de procéder à une petite projection: si l'on tient compte des émissions de billets en agences de voyages sur les compagnies de réseaux membres de l'IATA (International air transport association) en 2004, soit 18,3 millions; des ventes directes de ces compagnies et d'une estimation des marchés des charters et low-cost, le résultat ne devrait pas dépasser 100 millions. «C'est un bon départ mais est-ce vraiment suffisant?», reprend Michel de Blust qui pointe aussi les «dommages collatéraux» d'une telle mesure. Il note ainsi l'état de santé du secteur aérien, l'inquiétude des aéroports français qui redoutent de voir filer une partie de la clientèle des pays limitrophes, et celle des agences de voyages françaises. Et le manque à gagner en termes fiscaux pour l'Etat français si un certain nombre de voyageurs utilisent d'autres infrastructures et d'autres compagnies.

Au niveau européen, la Commission reste en tout cas très prudente. Aucune proposition réglementaire n'a été émise allant dans le sens d'une harmonisation européenne de cette proposition française, les matières fiscales relevant des compétences nationales.
Pour un tourisme équitable
En pratique, chez Thomas Cook, on signale: «Cela nous affecte principalement pour nos vols au départ de Lille, une possibilité que nous offrons à nos clients. Pour toutes les réservations depuis plus d'une semaine avec départ à partir du 1 éme r juillet, on applique la nouvelle taxe.»

Baudouin Gillis, vice-président Belux de Carlson Wagonlit, conclut sur une note plus globale: «Je suis contre une taxe spectacle mais, plus généralement, en faveur d'un tourisme équitable, d'une méthode de formation et d'autocontrôle par le voyageur qui doit savoir gérer sa consommation, sa pollution, son bruit, dans le respect des personnes rencontrées et en faisant preuve d'ouverture d'esprit.» Un tourisme responsable.

La Libre.

Ecrit par Cherche l'info, le Mercredi 5 Juillet 2006, 08:13 dans la rubrique "Bruit et pollution des avions ".


Commentaires :

  Le commentateur n'a pas désiré laisser son identité.
08-07-06
à 18:20

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STOP AU SURVOL DE LA HULPE ET DU BRABANT WALLON (LES DERNIERES INFOS) : "les transports aériens n'est pas taxé.] http://tropdebruit.joueb.com/news/1717.shtml"