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L'environnement autre grande victime du tsunami

Reçu par mail, source inconnue.
UNAWATUNA (Sri Lanka), 9 jan (AFP)

De la destruction des coraux aux ressources halieutiques perturbées, l'environnement tout autour de l'océan Indien est également l'une des grandes victimes du tsunami, alors que sa destruction préalable a largement facilité la catastrophe.
L'étendue des dégâts entraînés par les vagues géantes a aussi dévoilé une crue réalité: celle de pêcheurs, contraints de vivre en bord de plage pour gagner leur vie et la folie d'hommes prêts à détruire des habitats naturels pour attirer l'argent du tourisme, selon les experts.
Ranjit Sirinaga, 38, professeur de plongée à Unawatuna, dans le sud du Sri Lanka, ne sait lui qu'une chose: les coraux qu'il aime et qui le font vivre ont peut-être été emportés à jamais. "Il y avait beaucoup de coraux par ici et beaucoup de poissons colorés", dit-il en regardant la mer agitée et en s'interrogeant à voix haute sur ce qu'il peut bien en rester.
"J'espère que (les coraux NDLR) n'ont pas été détruits", ajoute-t-il en prenant une pause devant son magasin d'articles de plongée, qu'il tente de reconstruire.
Faute de visibilité suffisante, le plongeur n'a pas encore examiné les dégâts au large, et en profondeur, mais avec un masque et un tuba, à la surface, la vision n'est pas réjouissante. Trois tuk-tuks (taxis à trois roues), deux motos, des morceaux d'embarcations encombrent une partie de la baie, tandis que les coraux sont encrassés de sable.
La plage d'Unawatuna, cernée de palmiers, était une destination populaire pour les plongeurs, jusqu'à cinquante ou soixante par jour en haute saison. Avant le tsunami du 26 décembre, c'était l'un des complexes touristiques parmi les centaines qui bordent l'océan Indien où l'on pouvait toute l'année voir des touristes. Sur des milliers de kilomètres de bord de mer, le même paysage de destruction se répète désormais.

"Ce qui a entraîné ce désastre, c'est que les gens ont commencé à occuper des terrains qu'ils n'auraient pas dû occuper", affirme Jeff , scientifique au sein de l'Union mondiale de préservation de la nature (IUCN), basée en Suisse.
"Il y a cinquante ans, la densité de population sur le littoral n'était pas comme aujourd'hui, avec tous les hôtels", ajoute le spécialiste, qui a passé de nombreuses années en Indonésie et en Thaïlande.
Les pêcheurs, communauté pauvre vivant sur la plage, ont payé le plus lourd tribut à la nature. Beaucoup avaient détruit les forêts de mangroves pour se consacrer à la pisciculture, pour alimenter la forte demande des marchés occidentaux pour des crevettes bon marché. "Les mangroves étaient le long des côtes, là où l'on voit (maintenant)des eaux stagnantes. Elles protégeaient contre des phénomènes du type du tsunami", dit encore le spécialiste.
Pour preuve, des régions en Inde ou encore en Birmanie où les barrières de coraux et les mangroves avaient été préservées, ont souffert bien moins de destructions que les plages dénudées de Thaïlande ou par endroits du Sri Lanka, souligne Simon Cripps, directeur du programme maritime mondial au sein de l'organisation de défense de l'environnement WWF International.
Cette vertu protectrice "s'applique aux inondations, aux cyclones et aux tsunamis", souligne-t-il.
Il faut donc de tirer les leçons de la catastrophe qui a tué plus de 155.000 personnes et détruit des millions d'habitations et d'outils de travail, soulignent les spécialistes de l'environnement.

Le Programme des Nations unies pour l'environnement a déjà prévu un million de dollars pour les besoins environnementaux immédiats. "Il faudra réhabiliter et protéger des écosystèmes vitaux, en particulier les forêts de mangroves et les barrières de coraux", a déclaré le directeur du programme Klaus Toepfer.
Les plages de sable fin et les hôtels de luxe seront restaurés rapidement, mais la faune et la flore pourraient ne pas se remettre avant longtemps.
"Le système des barrières de coraux pourrait être totalement détruit, et cela prendra des centaines d'années pour revenir", estime ainsi le directeur de l'organisation Préservation internationale, basée à Bali, Ketut Sarjana Putra.
La diminution du nombre de poissons, chassés de leurs habitats naturels par les vagues, la vase, le sable et autres matières organiques venues "salir", la flore et la faune marines sont autant de problèmes qui découlent du tsunami.
Sirinaga, lui, examine les coraux recouverts de boue et espère qu'ils n'ont pas été entièrement détruits. "Autrement... je serais vraiment désolé", dit-il.
Ecrit par Cherche l'info, le Lundi 10 Janvier 2005, 19:13 dans la rubrique "Les autres nouvelles".