--> Tenez-le vous pour dit! Si vous n'avez pas encore d'avions au-dessus de votre tête, sous peu, ils y passeront...
Une interview qui ne délivre pas un message rassurant, ne serait-ce que la vision d'un développement effréné...
Nous vous invitons à lire cet article dans la revue Mille Decibels
en cliquant ici.
Quelques morceaux choisis! Ou comment vous faire avaler des couleuvres...
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Disperser les nuisances sonores, selon vous, c’était ce qu’il y avait de mieux à faire pour l’aéroport de Zaventem ?
Je pense que oui. La réalité est assez dure. Ce serait facile de dire qu’il ne faut pas disperser et que l’on va solutionner les problèmes des gens qui se plaignent. Mais on a déjà pu constater, après 30 ans, que cela n’a pas été fait. Alors, puisqu’il y a des difficultés et des nuisances, il faut les partager, comme un fruit.
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Il y a beaucoup d’autres arguments qui ont été invoqués dans cette procédure. Notamment la question du « standstill ». Guy Haarscher, spécialiste de la philososphie du droit, évoque la notion « d’anticipation légitime » qui lui paraît importante dans ce dossier (ndlr : voir son interview sur le site de Mille Décibels). Il y a des gens qui se sont installé dans des quartiers où il n’y avait pas tellement de nuisances sonores et, avec le plan de dispersion, leur environnement s’est dégradé fortement. Le raisonnement de Guy Haarscher est de dire qu’il faut alors que l’Etat apporte une compensation. Selon lui, cette compensation peut se faire « en nature », selon les termes qui sont d’ailleurs repris dans le jugement. Elle pourrait en théorie aussi se faire sous une autre forme, par exemple par des travaux d’isolation ou des expropriations, mais la dispersion rend impayable une politique de compensation. Que pensez-vous de cette notion de «d’anticipation légitime» liée à celle de « standstill » dans le cadre d’une telle réflexion ?
C’est une notion juridique qui doit être bien appliqué dans la pratique. Ce n’est pas facile de dire pour quelle maison on pouvait être sûr qu’il ne faudrait pas subir les nuisances d’un aéroport situé à quelques kilomètres. Le principe juridique est correct. Mais dans la pratique, il y a des maisons dans l’oostrand qui ont été achetées en connaissance de cause et dont on essaie ensuite d’augmenter la valeur en faisant partir les nuisances. Il faut être sincère. Quand on vient habiter dans cette région de Bruxelles, en sachant que l’aéroport de Zaventem est proche, est-ce vraiment impossible d’imaginer qu’un aéroport peut évoluer, et que les trajectoires d’avions peuvent changer, que ce soit le jour ou la nuit ? Est-ce qu’on doit penser qu’un aéroport n’évolue pas ? Est-ce qu’on « peut » s’imaginer cela ?
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Le citoyen devait donc prévoir la possibilité d’une dispersion ?
Oui. Habiter dans les environs d’un aéroport et penser que les routes ne vont jamais changer, c’est toujours prendre un risque
politique
à 15:07