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EMPLOI - " Ryanair était devenue ma secte "

--> Une autre vision du transport aérien
Un article de Pierre NIZET publié dans Vers L'Avenir ce 23/03/2005

Anne Legros était hôtesse de l'air chez Ryanair. Avec deux autres ex-collègues et le soutien de la CNE, elle a damé le pion au géant irlandais.

SERAIT-CE la fin de la partie après pratiquement trois années de combat juridique ? Anne Legros l'espère même si elle ne croit pas que son ex-employeur, la compagnie irlandaise Ryanair, se contentera de la décision du tribunal de travail de Charleroi. Il est vrai que les enjeux sont bien plus importants que l'argent demandé par les trois anciens employés qui, en avril 2002 et avec l'aide de la CNE, ont décidé d'ester Ryanair en justice. Ceux-ci venaient d'être jetés comme des malpropres, après une année ( !) de période d'essai.

Le droit belge prévaut
En donnant raison aux travailleurs belges, un fameux pavé est jeté dans la mare à fric de Michael O'Leary, le boss sans foi ni loi de la société low-cost basée à Dublin. C'est qu'il avait misé une partie de sa réussite sur les contrats " à l'irlandaise " proposés à ses " pauvres " employés. Or, la législation irlandaise en matière de droit social est beaucoup moins regardante que la loi belge. Lundi, pourtant, le tribunal a estimé que la législation belge prévalait en raison, notamment, de la compétence territoriale. Les trois travailleurs partaient en effet de Charleroi et y revenaient tous les jours. " La décision du juge est une excellente nouvelle mais Ryanair a un mois pour interjeter appel ", lâche Anne Legros qui était hôtesse de l'air chez Ryanair. Aujourd'hui, elle vend des vêtements à Visé. " J'ai travaillé un an pour Ryanair. C'était au début des années 2000. J'avais suivi une formation à Charleroi et, comme de nombreux autres élèves, on nous a proposé de travailler pour Ryanair ".

Après trois semaines de formation à Charleroi où une instructrice irlandaise leur parle surtout de la sécurité, les candidats à l'embauche partent deux jours en Irlande afin d'effectuer des tests. " Nous devions sauter d'un avion par le toboggan, courir un 100 m avec un gilet de sauvetage, passer une demi-journée chez les pompiers et effectuer des exercices en cas d'amerrissage ", se souvient la jeune femme originaire de la région de Waremme.

Après les deux journées irlandaises, on leur propose, sur place, un contrat rédigé uniquement en anglais. " Nous avions refusé de le signer, en demandant de pouvoir le traduire en Belgique. Chose qui nous a été refusée, les responsables nous ont raconté que des dizaines de gens attendaient derrière nous et qu'ils signeraient ce contrat sans broncher. Finalement, nous avons eu une journée pour réfléchir. J'en ai profité pour faxer le contrat à mes parents. Ma mère m'a répondu qu'elle ne signerait pas mais elle savait que je rêvais de devenir hôtesse de l'air ".

Un rêve brisé
Un rêve qui a duré une année. " J'étais payée sur un compte irlandais de la Banque d'Irlande. Je touchais un fixe de 25 000 F par mois, auquel il fallait ajouter les 10 % de commissions sur les ventes de produits dans l'avion. Nous devions partager ces bénéfices avec les collègues à bord. L'ambiance était bonne, voire familiale. Les voyageurs irlandais et les touristes anglais étaient les plus appréciés car ils dépensaient beaucoup d'argent. Par contre, les Italiens amenaient leur pique-nique avec eux ! Ryanair était devenue ma secte car, avec quatre vols au moins par jour, je ne voyais plus personne d'autre que mes collègues ".

Plus dure fut la chute. " C'est seulement quand ils ont décidé de ne pas prolonger mon contrat que j'ai ouvert les yeux. Alors que j'habitais à 80 km de Charleroi, je n'ai jamais touché un franc pour mes déplacements. Travailler le dimanche était monnaie courante mais on n'était pas mieux payés qu'un simple lundi. Les nombreuses heures supplémentaires n'étaient pas non plus rémunérées. Il m'arrivait de devoir prendre le premier avion le matin à Charleroi pour remplacer une hôtesse malade à Londres... mais ces heures n'étaient pas comptabilisées. Pire, une entorse m'a empêché de travailler pendant trois semaines. Ryanair s'est empressé de me retirer de l'argent car nous n'avions pas droit à plus d'un jour de congé de maladie pendant notre période d'essai qui durait 1 an alors que la législation belge n'autorise que 6 mois, maximum ".

Tout compte fait, Ryanair doit 15 000 euros à Anne Legros. Verra-t-elle un jour cet argent ? " J'espère que tout cela va se terminer. De toute manière, j'ai décidé de poursuivre ma vie dans le sud de la France, avec mon futur époux ".

Une chose est sûre : elle ne sera plus jamais hôtesse de l'air, son rêve de petite fille s'est brisé.

Ecrit par Cherche l'info, le Mercredi 23 Mars 2005, 17:44 dans la rubrique "Bruit et pollution des avions ".