Un article de PHILIPPE LAWSON paru dans lalibre.be

L'exigence aurait dû être mise en avant plus tôt. Mais mieux vaut tard que jamais et l'équipe Verhofstadt II se doit de ne plus se démarquer de cette ligne de conduite maintenant qu'elle est tracée.

Le gouvernement fédéral fait dorénavant preuve d'un peu plus de fermeté à l'égard de la société de courrier express. Sa réaction de mardi jugeant la réponse de DHL inacceptable - en raison notamment du déséquilibre entre les aspects économiques et la qualité de vie de son projet - en témoigne. L'exigence aurait dû être mise en avant plus tôt. Mais mieux vaut tard que jamais et l'équipe Verhofstadt II se doit de ne plus se démarquer de cette ligne de conduite maintenant qu'elle est tracée.

Aujourd'hui, les positions des acteurs du dossier sont si éloignées que les plus optimistes n'osent plus croire qu'un accord est possible. Les différentes mises au point des uns et des autres s'apparentent à un jeu de ping-pong où les parties s'emploient à se renvoyer la balle comme si elles préparaient l'opinion au crash final. Tant le fédéral que les responsables de DHL doivent se rendre compte que la mauvaise gestion du dossier -par la majorité violette - et le flou (entretenu par le logisticien sur ses intentions) ont conduit à une impasse. La position de la Flandre et de Bruxelles qui ont eu du mal à accorder leurs violons n'a pas arrangé les choses. Sans oublier le communautaire venu lester le dossier qui n'a pas été pris à temps à bras le corps par le commandant Verhofstadt.

Certes, il aurait été irresponsable de balayer d'un revers de main une opportunité de création d'emploi, mais à l'analyse la situation de Zaventem (situé dans une zone densément peuplée) ne plaide pas en faveur du développement d'activités nocturnes de si grande ampleur. Il faut tirer les conclusions sans plus attendre et arrêter de prendre en otage les riverains victimes des nuisances. Les travailleurs ont aussi le droit d'être fixés sur leur sort, car quelle que soit la décision, ils seront en première ligne. Le fédéral avait promis une alternative à DHL et il est temps de mettre les autres options sur la table. Même si la société affirme n'avoir pas l'intention de délocaliser complètement ses activités de Bruxelles, rien ne garantit que le site étranger qui sera retenu ne l'obligera pas à modifier sa vision des choses. Laisser filer un tel opérateur serait préjudiciable.
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