Un article de Philippe Lawson publié dans la Libre.

Le fédéral propose d'allonger la nuit de 6 à 7h et l'utilisation des pistes en tournante.
Le comité de concertation examinera mercredi le projet d'accord de coopération.
La problématique du bruit des avions de l'aéroport de Bruxelles-National a rebondi mercredi en kern (conseil des ministres restreint du fédéral). Le fédéral a même esquissé un projet d'accord qui va être soumis aux Régions (Bruxelles-Capitale, Flandre). Mais le texte reprendrait en gros les propositions faites en octobre dernier par le ministre-Président bruxellois, Charles Picqué (PS) et sa ministre de l'Environnement Evelyne Huytebroeck (Ecolo). Concrètement, le fédéral propose d'allonger la nuit de 6 à 7h du matin et une tournante notamment le weekend dans l'utilisation des pistes. «Ce serait un système où on utiliserait un peu de 25 R, un peu de 20 et un peu de 25L. Si les Régions ne s'opposent pas trop, nous sommes en bonne voie de trouver un accord», dit-on au cabinet de la ministre Laurette Onkelinx (PS).

L'objectif est d'obtenir rapidement l'approbation des Régions pour que le nouveau schéma d'utilisation des pistes soit intégré dans le projet de loi du ministre de la Mobilité Renaat Landuyt (SP.A) relatif aux procédures de vol qui est actuellement en discussion au Parlement. Ainsi la situation de départ à Zaventem sera le nouveau schéma d'utilisation des pistes.

Assouplir l'arrêté Gosuin
Mais le fédéral conditionne sa proposition à l'assouplissement des normes de bruit en vigueur à Bruxelles et coulées dans ce qu'on appelle dorénavant l'arrêté Gosuin, du nom du prédécesseur (MR) d'Evelyne Huytebroeck. «La Région bruxelloise s'était dite prête à harmoniser ses normes de bruit, à trouver un accord avec la Région flamande du moment où on change le schéma d'utilisation des pistes et qu'on allonge la nuit d'une heure», rappelle-t-on au niveau fédéral.

Selon nos informations, l'ensemble du gouvernement bruxellois prendrait attitude d'ici mercredi sur l'esquisse fédérale. Mais l'opposition politique au fédéral n'entend pas avaliser le nouvel accord en préparation. Le CDH indique qu'il s'agit «d'un chantage consistant à échanger une hypothétique amélioration du plan de dispersion contre une diminution des normes de bruit, cela consisterait à reprendre d'une main ce que l'on donne de l'autre. En outre, la diminution des actuelles normes de bruit constituerait une violation manifeste du principe de standstill contenu dans la constitution selon lequel une norme environnementale (maintenant validée par le conseil d'Etat) ne peut être remplacée par une nouvelle norme moins favorable».

Les riverains aussi s'opposent à tout assouplissement des normes bruxelloises. Ceux de l'association Actie Oostrand refusent d'être «les dindons de la farce aéroportuaire». L'Union belge contre les nuisances aériennes indique que les normes bruxelloises n'empêchent en rien l'activité aéroportuaire à Bruxelles-National.

En attendant, le projet d'accord de coopération sera (de nouveau?) sur la table du comité de concertation, mercredi prochain. Il vise notamment à faire le choix entre un Institut de gestion des nuisances sonores (IGNS) proposé par M. Landuyt ou un Institut de contrôle (ICNS) souhaité par les riverains. Il intègre aussi une harmonisation des normes de bruit et un point concernant l'aménagement du territoire.
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