A l’heure où le G8 vient de s’accorder sur un consensus minimal concernant les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, les scientifiques de huit pays européens livrent leurs conclusions sur l’impact économique que pourrait avoir une hausse durable des températures.
Le rapport MICE (Modellng the Impact of Climates Etremes), publié ce week-end par l’unité de recherche climatique de l’université de Norwich (Grande-Bretagne), est le résultat de trois années de collecte de données et de modélisation informatique.
Selon MICE, dans le futur l’Europe connaîtra des vagues de chaleurs de plus en plus élevées et durables tandis que la saison froide sera réduite à la portion congrue ; le pourtour méditerranéen vivra des épisodes récurrents de sécheresse qui pourraient même affecter l’Europe du Nord en été. Pour finir, les hivers seront plus humides sur la majeure partie du continent, multipliant les risques d’inondation et les épisodes catastrophiques comme les tempêtes. Rappelons, tout de même, qu’il s’agit là du scénario le plus noir concernant les quatre-vingt prochaines années.
Tous ces changements saisonniers auront, bien sur, des répercussions sur les activités humaines.
Les agriculteurs seront les premiers touchés par les perturbations du cycle de l’eau. Inondations, sécheresses et pollutions devraient en effet se multiplier, avec des conséquences marquées sur les cultures. D’autant plus que celles-ci devront affronter des contraintes fortes, par exemple une chaleur plus importante en période de floraison ou une pluviométrie accrue durant l’ensemencement. Il s’en suivra une nette baisse de rendement.
La végétation « sauvage » sera également mise à rude épreuve par les conditions atmosphériques. Les forêts seront aussi menacées par les incendies, les auteurs du rapport redoutent la destruction d’une grande partie du domaine sylvicole européen.
Les professionnels du tourisme auront pareillement fort à faire. Les températures caniculaires du sud de l’Europe feront fuir les estivants. Adieu Costa del Sol… A l’inverse, les côtes anglaises deviendraient tout à fait fréquentables et les vacanciers privilégieront désormais les pays du Nord. Côté sports d’hiver, les skieurs risquent d’être déçus par la quantité de neige.
D’ici à 2020 la profondeur du manteau neigeux devrait diminuer de 20 à 30% dans les Alpes du Sud.
Enfin, l’ensemble du système énergétique sera lui aussi en crise. Côté production, les centrales nucléaires, par exemple, ne pourront plus pomper l’eau des fleuves en été pour assurer le refroidissement des réacteurs, celle-ci devenant trop chaude. Côté consommation, c’est le yoyo, l’arrivée en masse des climatiseurs décuplera les besoins en été tandis que la douceur des hivers les réduira.
Toutes ces modifications, et la liste n’est pas exhaustive, généreront bien sûr des surcoûts. Voilà de quoi tourmenter investisseurs et décideurs politiques.
Source: Nouvel Obs
Si vous désirez la source originale,
consultez le site qui est consacré au rapport MICE