Des chercheurs de l'Université d'Etat de Washington ont découvert que certaines toxines environnementales peuvent altérer la fertilité de rats mâles sur plusieurs générations.
Michael Skinner et ses collègues ont exposé des rates en gestation à des doses élevées de vinclozine (un fongicide utilisé en viticulture) et de méthoxychlore (un pesticide remplaçant le DDT). Ces deux composés chimiques sont connus pour leur effet nocif sur le fonctionnement des hormones reproductives. Comme prévu, les scientifiques ont constaté chez les petits mâles nés des femelles exposées des troubles de la fertilité (baisse du nombre de spermatozoïdes et de leur motilité, et augmentation de l'apoptose des spermatocytes).
Mais plus surprenant, ils ont également retrouvé ces mêmes caractéristiques chez plus de 90% de tous les descendants mâles de ces rats sur quatre générations. Cette forte fréquence ne peut être la conséquence d'une mutation génétique qui se serait diluée de descendants en descendants, mais plutôt de modifications épigénétiques (c'est-à-dire non inscrites dans le code génétique mais consistant en des modifications chimiques au voisinage de l’ADN, comme des méthylations par exemple). Ces résultats sont importants puisqu'ils montrent pour la première fois que des facteurs environnementaux peuvent être à l'origine de la transmission épigénétique transgénérationnelle d'un caractère délétère.
Bien que les hauts niveaux d'exposition employés pour l'expérience interdisent toute extrapolation, les auteurs de l'étude recommandent des études toxicologiques afin d'identifier un éventuel impact sur les populations animales, voire l'homme.
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USAT 02/06/05