Le réchauffement de la planète risque d'accroître le nombre d'affamés dans le monde et c'est l'Afrique subsaharienne qui paierait le plus lourd tribut, estime l'organisation de l'ONU pour l'agriculture et l'alimentation (FAO).
"Dans une quarantaine de pays pauvres en développement, totalisant deux milliards de personnes dont 450 millions d'affamés, les pertes de production du fait du changement climatique accroîtraient dramatiquement le nombre de sous-alimentés, torpillant ainsi les progrès en matière de lutte contre la pauvreté et l'insécurité alimentaire ", indique la FAO dans son rapport.
Selon celui-ci, ce sont les pays d'Afrique subsaharienne qui paieraient "le plus lourd tribut" en raison de "leur faible capacité à s'adapter au changement climatique ou à compenser la baisse de production grâce à des importations de denrées alimentaires". En revanche, les pays industrialisés enregistreraient des gains de production, selon le même rapport.
Dans les pays en développement, le changement climatique pourrait entraîner une augmentation des superficies arides. A titre d'exemple, poursuit le rapport, on estime, en Afrique, à 1,1 milliard d'hectares les terres où la période de croissance des cultures est inférieure à 120 jours. D'ici à 2080, sous l'action du changement climatique, cette surface s'accroîtrait de 5 à 8%.
La production céréalière de 65 pays en développement abritant -selon les chiffres de 1995- plus de la moitié de la population totale du monde en développement, risquerait de chuter de quelque 280 millions de tonnes, soit 16% du PIB agricole de ces pays. En Asie, les effets du changement climatique seraient mitigés, estime la FAO.
L'Inde pourrait perdre l'équivalent de 18% de sa production céréale sous irrigation pluviale, mais la Chine verrait cette même production augmenter de 15%.
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