C’est aujourd’hui à Toulouse que le nouvel Airbus A380 quitte le sol pour la première fois.
Ce " paquebot volant " détient tous les records en terme de mensurations : 80 mètres d’envergure, 73 mètres de long et 560 tonnes. Il peut ainsi transporter jusqu’à 850 passagers ou 150 tonnes de fret sur 15 000 kilomètres sans escale ! Des compagnies dont le hub est installé à Roissy-CDG ont déjà passé commande de plusieurs exemplaires de cet appareil.
Dans les mois et années qui viennent, il devrait donc occuper largement le ciel du Val d’Oise, jour et nuit, en version passager ou cargo. Les motoristes nous assurent que l’A380 offrira des performances environnementales supérieures à celles des anciens gros porteurs, mais il est très difficile aujourd’hui de prédire quel sera l’impact réel au sol de ce gros porteur.
Il faut savoir que chargé à bloc, cet avion aura une pente de décollage assez faible, il survolera donc longtemps à basse altitude les personnes vivant dans l’axe des pistes. Par ailleurs, le bruit aérodynamique est très important à l’atterrissage, et quand on connaît les dimensions de l’A380 et son poids, il y a de quoi être inquiet.
C’est pourquoi l’ADVOCNAR s’est déplacée à Toulouse avec sa station de mesure du bruit. L’association a fait l’acquisition de ce sonomètre en 2001, et l’utilise régulièrement pour effectuer des mesures à l’intérieur des habitations des riverains de Roissy. Elle va réaliser, durant les essais de l'A380 des enregistrements au décollage et à l’atterrissage de l’A380, à 5, 10 et 15 kilomètres des seuils de piste, et se faire ainsi une idée de ce que les populations devront subir à Arnouville, Groslay ou Sannois.
Il faut savoir cependant que pour les premiers essais, l’avion ne sera pas chargé de 850 passagers, et n’aura pas fait le plein de kérosène ! Ces mesures risquent donc de sous-estimer les émissions sonores que les populations subiront.
Pour ce premier vol, que nous avons enregistré ce mercredi 27 avril 2005 à Cornebarrieu, ville de l’agglomération toulousaine située dans l’axe de la piste d’essai de l’aéroport de Toulouse-Blagnac., l'impact sonore de cet avion a été mesuré à 88 décibels.
Cette mesure situe, le A 380 comme un des avions les plus bruyants qui survolera pendant des dizaines d'années les 4 millions d'habitants concernés en Ile de France.
Ainsi, est donc confirmée l'absolue nécessité de disposer d'un nouvel aéroport, en site non-urbanisé, dans le grand bassin Parisien
Simone Nérome
Présidente de
l'Advocnar
Présidente de
l'UFCNA