Commentaire d'un riverain: les riverains, les canards et les autruches.
Un article de Vincent Engel paru le JEUDI 14 OCTOBRE 2004 sur lesoir.be.
On prétend souvent qu'on a tort d'insister, car on risque de lasser. Mon père avait, sur cette question, une tout autre opinion : si on pense avoir un point de vue fondé, faut-il se fourvoyer pour le simple plaisir de ne pas se répéter ?
Et comme les avions se succèdent à une cadence de plusieurs par heure au-dessus de ma tête, je reviens sur le dossier des vols de nuit et des survols sur des régions à haute densité.
Pour avoir cherché, il faut reconnaître qu'il n'est pas simple de trouver toutes les informations sur ce dossier. Les Bruxellois se sont mieux armés que les Wallons qui, à quelques exceptions près, sont en train de se laisser plumer le derrière pendant que leurs responsables se cachent la tête dans le sable.
L'aberration du dossier DHL a largement été démontrée dans la presse, je n'y reviendrai pas. Mais je ne suis pas sûr que l'on ait bien pris conscience d'une entourloupe remarquable du gouvernement fédéral qui, en dehors de toute concertation, a réussi à aggraver les effets du plan Anciaux par une décision administrative qui passe presque inaperçue. Le plan Anciaux prévoit que la piste 2 - par ailleurs trop courte et en pente - est utilisée pour les atterrissages trois nuits par semaine et un samedi sur deux pendant la journée. Durant ces périodes, les avions viennent de Ittre et se placent dans l'axe de la piste au-dessus de Bruxelles, après avoir survolé la zone la plus peuplée du Brabant wallon.
Mais d'où viennent alors les dizaines d'avions qui nous survolent en dehors de ces périodes ? C'est la faute du vent... Jusqu'en 2003, dès que l'on dépassait 8 noeuds, on utilisait la piste 2. De juin 03 à mai 04, cette norme est montée à 10. Mais brusquement, en mars dernier, le ministre des Transports et la Direction générale du transport aérien ont décidé de rabaisser cette norme à 5 noeuds ! C'est dire qu'avec l'automne, la piste 2 risque de devenir la piste principale de Zaventem.
Qu'est-ce qui a justifié pareille décision ? Pourquoi, brusquement, une norme que l'on avait assouplie a-t-elle été revue à la baisse ? Ne serait-ce pas pour faire plaisir à un électorat du nord ?
Le procédé est antidémocratique. Dans le Forum de concertation pour les nuisances de l'aéroport, personne ne représente les habitants du Brabant wallon. La bourgmestre de Grez-Doiceau prendra-t-elle la tête d'un mouvement de protestation qui a été lent à décoller mais qui n'en est pas moins indispensable ? Le site de Bruxelles Air Libre a posé un ultimatum au gouvernement : le 20 octobre. Il est grand temps de se mobiliser.
Ce n'est pas seulement pour faire des barbecues, c'est un vrai enjeu collectif qu'il faut régler d'urgence, avant que l'État revende Zaventem à Schipol ou Roissy.
trop de bruit en brabant wallon
à 13:43