Les réalités (souvent occultées) reprises par Madame la députée ne sont pas neuves. Nous pouvons les retrouver dans l'argumentaire de l'Association Bruxelles Air Libre ou une note de maître Misson. Il n'en reste pas moins que ce sont des questions qu'il faut (se) poser et (se) reposer sans repos... Il est pourtant un point sur lequel il faudrait réellement débattre; celui du transport aérien et sa place dans notre société à moyen terme. Nous vous renvoyons à un autre article récemment sur la pollution en Flandre.

L'équipe de Trop de Bruit.

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Publié sur lesoir.be

Je demande au gouvernement bruxellois de prendre une attitude sans ambiguïté pour la suppression totale des vols de nuits au-dessus de Bruxelles et lance l'idée d'un appel de fonds au privé pour financer l'extension de Bierset. Lors de la prochaine réunion du parlement, je demanderai un inventaire des mesures qui ont été prises pour faire respecter les normes antibruit. En attendant la suppression totale des vols de nuits, qui est la seule alternative acceptable, la réglementation concernant les amendes doit être appliquée. On se demande d'ailleurs pour quelle raison elle n'est pas d'application pour le moment... Sans parler du cadastre des bruits, qui n'est toujours pas finalisé ! Pour moi, la seule possibilité, c'est l'interdiction de vols de nuits à l'aéroport de Bruxelles-National et la création d'un second aéroport international suffisamment éloigné de tout centre urbain. Pour faire avancer le projet, je prône un partenariat privé-public et le lancement d'un appel à souscription dans le public. Je tiens aussi à souligner quelques réalités souvent occultées : - L'actionnaire de DHL est la Deutsche Post à 100 %. La structure de l'emploi chez eux est très particulière : 50 % des travailleurs prestent à temps partiel, surtout la nuit, et la rotation du personnel chaque année serait assez importante (de l'ordre de 25 à 30 % des effectifs). - Il ne faut pas se faire trop d'illusions sur l'avenir économique de l'entreprise. Le fret aérien coûte cher et le projet TGV-fret constitue pour certaines sociétés une meilleure alternative. - Des villes comme Strasbourg ont refusé l'implantation de DHL. Si le projet était aussi porteur pour l'emploi, comment expliquer ce refus ? - A l'échelle européenne, une interdiction des vols de nuit au-dessus des grandes agglomérations sera fort probablement la règle dans un avenir proche.

Quoi qu'il en soit, il est impensable de mettre en balance le nombre important de personnes incommodées par les vols nocturnes et une hypothétique augmentation d'emplois chez DHL pour quelques Bruxellois. Cent vingt mille personnes incommodées dont « on se moque », cela fait piètre figure quand on examine les 1.350 emplois théoriques en plus... La région de Bruxelles-Capitale y serait largement perdante : elle hérite des nuisances avec certitude, et pour longtemps, en échange de l'illusion d'emplois nouveaux... DHL reste muet sur les procédures de recrutement et la collaboration avec l'Orbem demeure vague. Conclusion : vingt ans d'ennuis assurés par le nouveau permis d'environnement délivré par la Région flamande, et aucune vision à long terme. Je souhaite rassembler une large majorité au Parlement, soucieuse de l'intérêt général et respectueuse de valeurs fondamentales comme la santé, la sécurité et le respect de l'environnement, pour une interdiction de tous les vols de nuits entre 23 h et 7 h du matin, garantissant aux habitants concernés 8 heures de sommeil. Ce qui fait référence à la durée de la nuit recommandée par l'OMS et les instances européennes : on ne peut ainsi jouer impunément avec la santé et le sommeil des habitants.

L'idée de créer un deuxième aéroport n'est ni illogique ni neuve, puisque, dès 1992, le bureau d'études Cerau envisageait déjà la délocalisation de certaines activités aéroportuaires. Le choix du site pourrait se faire, soit avec la France, soit avec l'Allemagne pour développer un aéroport transfrontalier à vocation de desserte des grandes entités urbaines du Nord et de l'Ouest de l'Europe. En outre, l'arrivée prochaine de l'Airbus A380 pouvant transporter 555 passagers et dont la mise en service est annoncée pour 2006, nécessitera également des aménagements.

Les exigences environnementales et les développements économiques sont parfaitement compatibles, et je demande que le gouvernement bruxellois prenne position sans ambiguïté pour une tolérance zéro en matière de vols nocturnes.