Un article de Vers l'Avenir

ZAVENTEM, DHL, les vols de nuit, la crise de nerfs entre régions bruxelloise et flamande... Aucun doute : on parle beaucoup d'aéronautique, ces derniers jours. Et surtout d'aéronautique nocturne.
En Brabant wallon aussi. Les habitants de Grez-Doiceau se plaignent du survol de leur localité et du lot de nuisances qui accompagne le trafic aérien. À Waterloo, des sonomètres ont été posés, il y a deux semaines, afin de mesurer précisément les décibels abandonnés par les avions. Sans perdre de vue que la jeune province recense une base aérienne sur son territoire et que l'aéroport de Charleroi - Bruxelles Sud n'est qu'à une quinzaine de kilomètres des premières habitations brabançonnes.
Faut-il écrire pour autant que les habitants du Brabant wallon sont les plus touchés par les vols de nuit ? Certainement pas, d'autant plus que Charleroi et Beauvechain ne volent pas de nuit. Mais nier que la problématique touche aussi la dixième province serait tout aussi injuste. Tentons dès lors de faire le point sur cette épineuse question. " Et bien, bonne chance ", nous souhaite-t-on chez Belgocontrol, pourtant en charge du contrôle du trafic aérien en Belgique.

Deux pistes sont à la base des insomnies de certains Brabançons wallons : la 02 et la 20. En fait, il s'agit d'une seule et même piste rebaptisée selon qu'elle est empruntée du Sud vers le Nord ou l'inverse.

Rarement utilisée avant le plan de dispersion
Cette piste, qui n'est pas parallèle aux deux autres, n'était que très rarement utilisée avant le plan de dispersion : elle servait quand les conditions climatiques l'imposaient. Maintenant, en plus de cette fonction de " piste de remplacement ", elle doit subir son quota d'utilisation. Au grand dam des Brabançons wallons mais aussi des habitants du Sud de la capitale.

La piste 02 reçoit tous les atterrissages les samedis de chaque semaine impaire, de 6 h à 23 h, les mardis, jeudis et samedis de 3 à 6 h. Sans oublier chaque fois que les conditions climatiques l'imposent. Ce qui représentait plus de 10 % des atterrissages en journée et 3,81 % de nuit, en 2003. Si, pour les atterrissages de nuit, la proportion a diminué entre 2002 et 2003, il faut remarquer que celle-ci était à peine de 0,2 % il y a quatre ans. Les atterrissages de jour sont, par contre, en constante augmentation. Et il se murmure que les chiffres de 2004 ne devraient pas infirmer cette tendance. Au contraire.

Tous les avions qui atterrissent sur la piste 02 suivent la même trajectoire, amorçant leur descente au-dessus de Ittre vers Zaventem et passant notamment dans les cieux brainois et waterlootois.

La piste 20 est, elle, cause de désagréments au-dessus de Grez-Doiceau notamment. Lorsque la piste 20 est ouverte en même temps que la piste 25R (les nuits du mardi au mercredi, du jeudi au vendredi et du dimanche au lundi), tous les vols qui partent de la piste 20 survolent le Brabant wallon. Par contre, quand la piste 20 est la seule ouverte (le dimanche de 6 h à 17 h, la nuit du lundi au mardi et du vendredi au samedi), la moitié des vols partent vers le Nord. L'autre moitié part vers Huldenberg et donc, le nord de Grez-Doiceau (au minimum).

Si la piste 20 représente à peine 1 % des décollages de jour, sa part monte à près de 40 % dès qu'il s'agit de décollages de nuit.

Les avions qui survolent Grez-Doiceau sont censés le faire à plus de 6 000 pieds (environ 2 000 mètres) lorsque Beauvechain contrôle la zone. Or, ce n'est le cas ni la nuit, ni le week-end. Mais Belgocontrol assure que même lors de ces périodes, les avions naviguent au-dessus de ce seuil. Un avis que n'est pas partagé par les riverains.