La qualité de l'emploi est-elle importante?
L'équipe de Trop de Bruit.
un article de
lalibre.be
Le personnel de BGS (services au sol de l'ex-Sabena) a arrêté, jeudi, le travail à Bxl-National.
Le mouvement pourrait s'intensifier avec, à la clé, des perturbations à l'aéroport.
Les quelque 1500 membres du personnel de Belgian Ground Services (BGS), l'une des sociétés les plus importantes actives à l'aéroport de Bruxelles-National, sont au bout du rouleau. Jeudi, ils l'ont fait savoir à la direction en arrêtant le travail. D'après le porte-parole de Biac, la société qui gère l'aéroport, la grogne n'a pas engendré de perturbations pour les passagers de Bruxelles-National. Mais si ce vendredi, les représentants du personnel n'obtiennent pas, à l'issue du conseil d'entreprises, des engagements concrets de la direction visant à améliorer les conditions de travail, le mouvement se durcira, préviennent les syndicats.
Dures conditions de travail
BGS, qui appartient au groupe espagnol FCC (actif dans le secteur de la construction et par ailleurs un des candidats à la privatisation de Biac), a repris, en octobre 2002, la division «ground handling» (services au sol comme l'enregistrement des passagers, la prise en charge des bagages, le nettoyage des avions) et le cargo de l'ex-Sabena. Avec Aviapartner, BGS est le seul acteur à Zaventem à prendre en charge l'acheminement des bagages des passagers et du cargo sur le tarmac. En ce qui concerne l'enregistrement des passagers, la société a d'autres concurrents, à commencer par les compagnies elles-mêmes qui assurent, avec leur propre personnel, ce service.
BGS fournit ainsi des services à une soixantaine de compagnies, parmi lesquelles on trouve la SNBA qui représente 25 à 30pc de son activité, et Virgin (10pc).
«Le feu couve depuis quelque temps au sein du personnel», explique Jean-Marc Urbain de la CSC-Transcom. «Nous avons déjà à maintes reprises attirer l'attention de la direction sur les difficiles conditions de travail du personnel qui se sent de plus en plus pressé. En raison du manque d'effectifs, les employés n'ont plus le temps de manger, les hôtesses n'ont plus le temps de changer de costume lorsqu'elles passent du comptoir d'une compagnie à celui d'une autre, le personnel qui porte les valises a du mal à suivre. Résultat: il y a de plus en plus d'accidents de travail et de personnes qui tombent malades».
C'est que pour redresser la société qui était déficitaire sous le régime de la Sabena, la direction de BGS a modifié l'organisation de travail. «Dans l'entreprise, on compte à présent 10 pc de contrats précaires. Et cela fait deux ans qu'il n'y a pas de règlement de travail, alors qu'il est légalement obligatoire», poursuit le représentant du personnel.
On l'a compris, le malaise est grand chez BGS et, si la direction de l'entreprise ne fait aucun geste ce vendredi, le personnel pourrait bien perturber sérieusement le déroulement des opérations à Bruxelles-National.