Ce jeudi s'est tenue à Bruxelles une réunion interuniversitaire (ULB-VUB-UCL) préparatoire à une étude financée par la Politique scientifique. Ces travaux viseront à étudier l'impact à long terme des émissions du transport aérien et des conséquences économiques et techniques des mesures qui devront être prises pour les diminuer.
] A l'heure du « low-cost », peu de passagers avides d'évasion à bon marché se doutent que les traînées laissées dans le sillage de leur carlingue concourent de manière significative au réchauffement planétaire. « Un seul vol Bruxelles-New York a un effet équivalent par passager à près de deux fois la consommation annuelle d'une petite cylindrée roulant 20.000 kilomètres, résume le climatologue Jean-Pascal van Ypersele (UCL). La croissance du secteur aérien est d'autant plus inquiétante que l'effet radiatif est multiplié de deux à quatre fois en altitude. Cela signifie que les émissions de CO2 relâchées dans la haute atmosphère ont plus d'impact sur le réchauffement que si elles avaient lieu en surface. » [rapporte un journaliste du Soir
N'oublions que la Belgique connaît une des concentrations de vols les plus importantes au monde comme le montre clairement ces cartes.
La pollution du secteur aérien représente 3 % des émissions mondiales et pourrait croître de 75 % d'ici 2012 si aucune mesure n'est prise. Cette croissance pourrait réduire à néant les efforts menés dans les autres secteurs afin de lutter contre le réchauffement.
Il est donc temps de règlementer la pollution du ciel, chose difficile cependant eu égard au caractère international du transport aérien. Le principe du protocole de Kyoto est d'affecter la responsabilité de l'effort de réduction des émissions aux pays « producteurs », ce qui n’est par essence pas possible pour la plupart des vols aériens.
Par ailleurs, l'Organisation internationale de l'aviation civile (OACI) est bien entendu réfractaire à tout contrôle et limitation arguant d'une amélioration liée aux avancées technologiques.
Des solutions pourraient toujours venir d'une taxation du kérosène ou d'une intégration du secteur aérien dans le nouveau marché européen des permis de polluer, mesures pour lesquelles il faut encore trouver un consensus.
Il ne reste donc qu'aux consommateurs à modifier leurs habitudes ou au pétrole à flamber pour que l'on connaisse une amélioration. Les plus pessimistes compteront plutôt sur la seconde proposition.