Bruxelles Le ministre Guy Vanhengel (VLD) favorable à DHL... sans les nuisances
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Un article de WILLIAM BOURTON
Selon Vanhengel, Bruxelles ne peut « cracher » sur les emplois de DHL. Sur le plan communautaire, il appelle Picqué à ne pas « se faire mousser ».
Le Premier ministre Guy Verhofstadt (VLD) a l'ambition de boucler, ce mois-ci encore, le dossier de l'extension de DHL à Zaventem. Bruxelles et la Flandre auront leur mot à dire. De l'aveu même du ministre-président PS Charles Picqué (« Le soir » du week-end dernier), c'est un timing « infernal ». Ceci fait dire à Didier Gosuin (opposition MR) que Bruxelles est mis sous pression et que le dossier de l'extension de la société de courrier express risque fort de prendre une tournure communautaire néfaste aux Bruxellois.
Les termes de l'équation sont simples. L'extension de DHL aux portes de Bruxellois provoquerait une augmentation des vols de nuits (34.000 mouvements par an, alors que le plafond actuel a été fixé à 25.000). D'un autre côté, DHL promet 5.400 emplois minimum entre 2007 et 2012... Quelle sera la position du gouvernement bruxellois ? Certains ministres risquent en tout cas d'être pour le moins tiraillés... Ainsi Guy Vanhengel.
Le parti du ministre bruxellois des Finances, le VLD, est clairement favorable à l'extension de DHL. Or, toute prudente qu'elle soit, la déclaration gouvernementale régionale bruxelloise met en avant la qualité de l'environnement des habitants.
Pour moi, explique Guy Vanhengel, il y a trois points dans ce dossier. Un, nous devons permettre à DHL une certaine extension. Je dis cela en tant que Bruxellois, car je suis convaincu que nous pouvons trouver là ce qui manque terriblement en Région bruxelloise : des emplois pour les non-qualifiés. Pour une fois que nous connaissons une activité en expansion, où de l'emploi non-qualifié peut être généré, j'estime qu'il serait fâcheux de cracher dessus, singulièrement vu l'ampleur de notre taux de chômage(plus de 20 %). Ceci pour autant, évidemment, que l'on recrute là où le problème est le plus criant, c'est-à-dire à Bruxelles.
Deux, il faut veiller à ce que les nuisances sonores diminuent.
Trois, il faut que la répartition des nuisances soit la plus équitable possible. Dans ce cadre, j'ai toujours soutenu Didier Gosuin : il faut un bon cadastre du bruit, qui ne souffre d'aucune polémique.
On doit donc comprendre qu'augmenter les activités de DHL et réduire les nuisances sonores n'est pas incompatible ?
Non, ça ne doit pas être incompatible, répond Guy Vanhengel. Il faut renouveler les avions, modifier les procédures, les créneaux horaires... Il y a toute une série d'éléments techniques qui entrent en ligne de compte et dont il faut discuter, entre autres avec DHL.
Partage-t-on cette position au sein du gouvernement bruxellois ? A ce propos, le ministre Vanhengel semble serein... Ma position entre dans le cadre de la déclaration gouvernementale telle qu'on l'a mise sur papier en juillet, estime-t-il. Je rappelle par ailleurs que la discussion sur l'extension de DHL doit encore avoir lieu au sein du gouvernement...
Reste que la position du VLD sur le sujet semble bel et bien aux antipodes de celle d'Ecolo par exemple : le parti de la ministre bruxelloise de l'Environnement Evelyne Huytebroeck... Je crois que nos positions respectives doivent être conciliables, répète Vanhengel. Au sein du gouvernement, nous devons nous en tenir à l'accord qui est intervenu entre nous avant la mise en place de ce gouvernement. Ma position rentre dans le cadre de cet accord. Les positions de la part d'Evelyne Huytebroeck doivent aussi rentrer dans le cadre de cet accord. Mais l'élément le plus important de cet accord, c'est le fédéral, Bruxelles et la Flandre vont se mettre autour de la table.
A ce propos, quid des « pressions » du fédéral ? Je ne ressens aucune pression à ce niveau-là, répond Guy Vanhengel. Et le risque de voir le dossier DHL devenir un problème communautaire (les francophones se voyant, le cas échéant, accusés de saper l'expansion économique en Brabant flamand ?). Ici aussi, Vanhengel temporise : A mon sens le point de friction n'est pas communautaire. Il se situe entre écologie et économie : qualité de la vie et emplois. Mais n'oublions jamais qu'une grande de partie de la qualité de la vie, c'est d'avoir un emploi...
Et le ministre VLD de lancer un appel pour qu'à Bruxelles, chacun garde son sang-froid. Ceci vise entre autres... le ministre-président Charles Picqué !
Je crois qu'au niveau du gouvernement bruxellois, et au premier chef au niveau de son chef de file, il doit y avoir la volonté absolue de ne pas se faire mousser sur le plan communautaire, étaye-t-il. Ce n'est pas l'impression que j'ai eue après avoir lu l'interview de Charles Picqué ce week-end dans « Le Soir »... Ce n'est pas au gouvernement bruxellois à montrer l'un ou l'autre du doigt. Annoncer des ripostes du type : « Si c'est comme ça, nous nous dirigerons vers la Wallonie », ne me semble vraiment pas être la bonne méthode de travail !
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