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CHANGEMENTS CLIMATIQUES: Le réchauffement global, ennemi public numéro un.
Une revue de presse concoctée par Philippe Randrianarimanana pour le Courrier International
Le risque d'une catastrophe environnementale globale laisse planer le spectre d'une Terre qui court irrémédiablement à sa perte. Le protocole de Kyoto témoigne d'un engagement de la communauté internationale sur la voie de la raison écologique, mais le combat est loin d'être gagné.
"Personne ne peut dire exactement à quoi ressemble une planète quand elle tombe malade, mais la Terre pourrait en être un exemple. Oubliez l'idée selon laquelle le réchauffement climatique global est d'une tiède urgence et que cela pourrait prendre des décennies. Désormais et de façon inattendue, la crise est devant nous." Dans sa dernière livraison, Time veut tirer la sonnette d'alarme. "Soyez inquiet, très inquiet", titre en une le magazine américain, montrant la photo d'un ours blanc sur un morceau de banquise, symbole de la menace que font peser les changements climatiques sur notre habitat.
"Le pire est à venir", prévient Time, qui établit une liste d'espèces animales et végétales menacées d'extinction. "Arbre à carquois", "éléphant d'Afrique", "bernache à cou roux", mais aussi des dizaines de papillons et de grenouilles. "Ce qui inquiète particulièrement les scientifiques, c'est que si nous en sommes aux prémices du réchauffement, les pertes constatées et les espèces menacées pourraient n'être qu'un avant-goût de ce qui nous attend. D'après une étude, plus d'un million d'espèces à travers le monde pourraient s'éteindre d'ici à 2050."
Pour Time, la fréquence et la violence des catastrophes naturelles de ces derniers temps sont un signe de l'actualité des changements climatiques. "Il y a toujours eu des catastrophes et il y en aura toujours. Mais quand elles frappent aussi fort et aussi vite, quand l'urgence devient un lieu commun, c'est que quelque chose tourne vraiment mal. Ce quelque chose, c'est le réchauffement global", assure Time, qui adopte un ton volontairement alarmiste.
The Independent n'est pas en reste. Particulièrement engagé sur les questions environnementales, le grand quotidien de gauche britannique fait quasiment œuvre de pédagogie à l'égard de ses lecteurs. Une ligne éditoriale qui trouve son aboutissement dans sa couverture datée du 29 mars 2006, consacrée exclusivement au "grand réchauffement climatique". "Votre monde. Vos propos", titre en une The Independent, qui publie une sélection de lettres et de courriers électroniques de lecteurs invités la veille à s'exprimer sur le sujet. Pour ce faire, le député travailliste Colin Challen a publié une contribution éditoriale en forme d'appel : "Nous devons imaginer l'inimaginable et convaincre les électeurs." C'est en tout cas le programme que s'est fixé le nouveau Groupe parlementaire sur les changements climatiques, présidé justement par Colin Challen.
Outre-Manche, le sujet est d'autant plus d'actualité que le gouvernement a reconnu, le 28 mars, son incapacité à remplir son engagement à réduire de 20 % ses émissions de gaz à effet de serre en 2010 par rapport à 1990. La ministre de l'Environnement, Margaret Beckett, a précisé qu'elle visait désormais une diminution de 15 à 18 %, rapporte The Guardian de Londres dans son éditorial. Ce qui est toujours mieux que les 12,5 % imposés par le protocole de Kyoto. "Plutôt que de revoir, comme hier, ses ambitions à la baisse, le gouvernement devrait les renforcer, et viser une réduction de 60 % de ses émissions de carbone d'ici 2050, comme il l'espérait autrefois. Pour l'heure, cela semble impossible. La bonne nouvelle est que le gouvernement et les partis de l'opposition ont accepté d'agir. La mauvaise est que jusqu'ici leurs solutions sont superficielles. Une sorte de vernis écologique."
"Il n'y a pas de solution miracle pour mettre fin à la dépendance au carbone", se défend Margaret Beckett dans The Independent. La ministre se félicite de ce que "le Royaume-Uni a fait plus que n'importe quel autre pays : il continuera dans cette voie".
Les Etats-Unis, les plus gros émetteurs de gaz à effet de serre, ont eux refusé de ratifier le protocole de Kyoto, entré en vigueur en février 2005. Pour des raisons politiques, l'administration Bush s'est toujours montrée hostile au débat scientifique sur les changements climatiques. James Hansen, directeur des questions climatiques à la NASA, peut en témoigner, lui qui avait accusé au début de l'année la Maison-Blanche de l'empêcher de parler du réchauffement global. Libre de s'exprimer dans les colonnes de Time, cet expert affirme qu'en matière de changements climatiques "nous sommes proches d'un point de rupture".
La sensibilisation de l'opinion publique américaine pourrait progresser grâce à une vaste campagne médiatique lancée aux Etats-Unis. Newsweek note qu'un certain nombre "de livres, de films et de spots publicitaires intelligents font du réchauffement global le thème du moment". Entre autres, l'hebdomadaire signale la sortie d'"Une vérité gênante", un film et ouvrage sur la croisade écologique lancée par l'ancien vice-président et candidat malheureux à la Maison-Blanche Al Gore.
Aux Etats-Unis, la promotion de cette campagne sera assurée par l'Advertisement Council. Cette organisation privée à but non lucratif, véritable faiseur d'opinions, qui "consacre plus de 1 milliard de dollars chaque année en temps et espaces médiatiques pour une dizaine de messages formatés de façon efficace", a pris fait et cause pour la lutte contre le réchauffement climatique.
Ecrit par Cherche l'info, le Jeudi 30 Mars 2006, 17:05 dans la rubrique "Trop de nuisances dans nos vies".
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