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Le Journal de L'Environnement.
Dans une étude internationale, des chercheurs américains et coréens ont associé l’exposition de femmes enceintes à certains polluants locaux avec un risque d’accouchement avant terme. Depuis quelques années, des articles scientifiques montrent que la pollution de l’air est un des facteurs environnementaux qui augmente le risque de naissance prématurée, c’est-à-dire un temps de grossesse de moins de 37 semaines. Mais jamais aucune étude n’a porté sur autant de grossesses: plus de 52.000 ont été enregistrées entre 2001 et 2002 à Incheon, en Corée du Sud. Il s’agit d’un article paru dans le numéro de février de la revue Environmental health perspectives par des scientifiques de l’université Inha (Corée du Sud) et d’Atlanta. Une corrélation statistiquement significative a été trouvée entre les accouchements prématurés et l’exposition pendant le premier trimestre de grossesse à des taux élevés de monoxyde de carbone (CO), de particules PM-10, de dioxyde d’azote (NO2) et de dioxyde de soufre (SO2). Durant le troisième trimestre, seules les expositions au CO et au NO2 ont été associées à des accouchements prématurés. Selon les chercheurs, les seuils à partir desquels un risque a été détecté sont plus bas que les normes mises en place par la plupart des pays à l’heure actuelle. Si l’importance de la population étudiée laisse peu de place aux biais, les chercheurs n’ont pas pu prendre en compte un facteur de risque essentiel, celui du tabac. En effet, il est déjà établi que fumer pendant la grossesse augmente le risque d’accoucher de façon prématurée. Or, le registre des naissances des hôpitaux de Incheon n’incluait pas ces informations. «Cependant, puisqu’il existe peu de chances que les femmes en Corée fument pendant leur grossesse (selon 2 études de 2005 et 1993), l’omission de ce facteur de risque à partir de ces analyses n’est probablement pas un biais pour les résultats», est-il précisé dans l’article.