Bruxelles-National: le point de la situation en Brabant wallon dans une conférence de presse
Une conférence de presse s'est déroulée ce vendredi 25
novembre 2005 à l'initiative du MR, d'Ecolo à laquelle était invitée Trop de Bruit en Brabant wallon.
Y participaient entre autres, la bourgmestre de Grez-Doiceau, Sybille Bauchau, Charles Michel pour le MR et Thierry Meunier, Eric Todts, Marcel Chéron pour Ecolo.Vous retrouverez ci-dessous le texte des revendications
défendues par Trop de Bruit lors de cette rencontre.
La place du Brabant wallon et de la Wallonie dans
la tourmente de Bruxelles-National
En prenant comme prétexte des jugements, entre-temps cassés,
M. Anciaux s'est lancé dans une politique de dispersion des nuisances.
Son fameux plan n'avait vraisemblablement comme but que de protéger son
fief électoral et familial, le Noordrand. Plus fort que M. Chabert, qui
n'a qu'une misérable (mais oh combien gênante) route à son
actif, M. Anciaux a développé un système très complet
pour que les week-ends soient les plus calmes au-dessus de chez lui.
Que ce plan ait pour conséquence de faire endêver Bruxelles et
une périphérie qu'il croit essentiellement francophones n'était
pas pour lui déplaire.
Que ce plan ait également pour conséquence de donner à
Zaventem la possibilité de croître sans que personne, et surtout
pas BIAC et la région flamande, n'ait eu un sous à débourser
pour indemniser les riverains était une bonne raison supplémentaire.
Jouant de l'opposition entre Bruxellois et Flamands, il a essayé de
faire passer les quelques communes du Noordrand comme les pauvres victimes de
l'intransigeance francophone.
C'était le discours jusqu'il y a peu dans les médias néerlandophones.
Des associations flamandes et des élus du sud et de l'est de l'aéroport
ont enfin fait entendre un autre son de cloche : " Stop au plan de dispersion
".
Depuis le lancement du plan de dispersion, le Brabant wallon est confronté
au trafic aérien de Zaventem. Routes nouvelles et altitudes plus basses
que par le passé, les Brabançons wallons se sont réveillés
presque du jour au lendemain riverains de l'aéroport.
Les atterrissages en 020 concernent cet entonnoir dont la sortie se trouve au-dessus
de Waterloo et de La Hulpe, après avoir survolé des communes comme
Braine, Nivelles ou Lasne.
Les décollages, en provenance de TOUTES les pistes concernent eux, un
croissant de La Hulpe (à l'ouest) à Nethen (au nord) en passant
par Rixensart, Wavre, Chaumont-Gistoux. Les effets se font sentir jusqu'à
Incourt et Perwez.
Tous ces villages, historiquement pas ou fort peu concernés par le trafic
de cet aéroport, se sont donc retrouvés pris au piège de
la décision d'un homme politique, M. Anciaux, sans que personne ne réagisse
vraiment.
Nous n'avons pas encore trouvé de bonnes raisons
au sacrifice que l'on nous demande de faire.
Plus personne ne nie qu'il y ait effectivement un problème en Brabant
wallon directement lié avec le plan de dispersion Landuyt-Anciaux.
Quand le niveau moyen de bruit est similaire entre Meise, commune proche de
l'aéroport et historiquement concernée par lui, et Grez-Doiceau
à près de 20 Km, quand la fréquence des survols au-dessus
de cette dernière est de deux à cinq fois supérieure, nous
sommes en droit de nous poser des questions et d'en poser à nos élus.
C'est pourquoi, depuis un an et demi, notre groupement se bat pour que nos
concitoyens soient non seulement entendus MAIS surtout défendus.
Que non seulement, l'on tienne compte de la situation
actuelle, une modification réelle de l'environnement de nos concitoyens,
mais aussi de l'avenir, parce que cet aéroport, les Flamands ont décidé
de le développer coûte que coûte.
Que demandons-nous ?
Le retour à 1999.
Comme l'immense majorité des riverains et comme la plupart des partis
politiques, nous demandons l'annulation pure et simple de ce plan de dispersion.
Le retour à 1999 peut servir de base à une réelle politique
pour un aéroport qui s'est retrouvé, au fil du temps, enclavé
dans des zones habitées.
Une réelle politique aéroportuaire, cela peut vouloir dire par
exemple : des couloirs verts, un aéroport d'affaire uniquement diurne,
une synergie entre les forts nombreux aéroports belges, le développement
inter-modal.
Qu'attendons-nous pour respecter le vu de la majorité des riverains,
anciens ou récents ?
Une répartition équitable.
Le retour à la situation de 1999 est-il impossible malgré toutes
les promesses entendues ?
Nous demandons alors non pas une dispersion des survols en utilisant des pistes
différentes mais une répartition différente des survols
lors de l'utilisation de chaque piste.
Pourquoi ?
Décollages en 20, en 07 et en 25, tous reviennent vers la balise d'Huldenberg,
située à la frontière avec Wavre et Grez-Doiceau, alors
que les décollages en 020 ou en 07 ne gêneront jamais les habitants
du Noordrand
Il n'est pas normal qu'une balise aussi proche de l'aéroport (20 km)
draine près de 50 % du trafic quelle que soit la piste utilisée,
alors qu'au nord, cinq balises, plus éloignées (~ 60 Km) se partagent
seulement 40 % du trafic, ce qui fait que ce ne sont pas toujours les mêmes
qui sont survolés.
Héla ! Où est l'équité tant revendiquée par
certains ?
Par exemple, les avions qui décollent en 07 font un virage à 90°
plein sud avant d'arriver sur Louvain puis aux alentours de la balise d'Huldenberg,
ils virent à nouveau à 90° pour repartir à l'est.
Il est donc pour nous important que des routes alternatives
soient étudiées pour éviter la multi-concentration sur
la zone autour de la balise d'Huldenberg.
Des bases existent déjà, validées en leur temps par Belgocontrol.
Elles demanderaient vraisemblablement des adaptations.
Attention !
1. ces routes n'ont pour but que d'éviter la multi-concentration sur
la balise d'Huldenberg en évitant de ramener sur elle le trafic pour
toutes les pistes;
2. elles n'augmentent pas (à notre connaissance) la charge sur la région
flamande, tout au plus, la déplacent-elle.
Le droit à l'information et au respect de la réglementation
Les habitants du Brabant wallon n'ont pas les mêmes droits à l'information
que les autres riverains de l'aéroport. Lors du dépôt d'une
plainte, les éléments fournis par BIAC sont tronqués. Sur
les cartes, les survols du Brabant wallon ne sont pas repris quand bien même
ils se feraient en dessous des 5.000 pieds. La SOWAER, dans le même cas
de figure, fournit des cartes complètes.
Dès lors, nous ne sommes pas en mesure de vérifier quoi que soit
: routes utilisées ou altitudes par exemple.
Nous réclamons donc ce droit, qui n'est qu'un de ceux qu'un institut
de contrôle réellement indépendant devra faire respecter
comme : une gestion effective des plaintes, le respect des angles de montée,
des routes et altitudes
.
Le survol de la zone de Beauvechain
Cette zone doit être survolée à 6.000 pieds, tant en semaine
que le week-end.
Or, selon diverses informations, il serait difficile pour de nombreux appareils
d'atteindre cette altitude en décollant entre autres des pistes 20 ou
07.
Selon diverses observations, nous sommes loin des survols à plus de 2.000
ou 3.000 mètres que BELGOCONTROL prétend être la règle.
D'ailleurs, si les cartes fournies par BIAC sont tronquées, les graphiques
" altitude-distance " nous permettent de confirmer ce fait.
Ce respect des altitudes a son importance pour deux raisons :
1. La sécurité.
Le week-end, lorsque la base est fermée, la zone de Beauvechain (qui
n'est pas contrôlée à ce moment-là) est réservée
à l'aviation de tourisme au sens large (et à d'éventuels
vols militaires à basse altitude).
2. Le bruit.
Il est clair que l'altitude joue un rôle dans la perception du bruit.
S'il y avait des plaintes avant 2003-2004, c'est l'arrivée du plan de
dispersion qui en a fait exploser le chiffre. Le recours systématique
aux pistes 07 et 20 en est une des causes.
En guise de conclusion.
1. Le retour à la situation de 1999 est l'objectif
premier. Il servira de base à une réelle politique aéroportuaire
pour Zaventem, aéroport urbain.
2. Une répartition des survols selon la piste utilisée est primordiale.
3. Le droit à l'information et au respect de la réglementation
est fondamental, garanti par un institut indépendant de contrôle
auquel les Wallons pourront également faire appel.
4. Corollaire au précédent : le respect des altitudes au-dessus
de la zone de Beauvechain est vital pour la sécurité et la tranquillité
de nos concitoyens.
Mais il est indispensable pour atteindre ces objectifs qu'il y ait une coopération
de tous les acteurs francophones, tant au niveau fédéral qu'au
niveau régional.
Sans une intervention de la Région wallonne, hic et nunc, les habitants
du Brabant wallon seront les laissés pour compte dans ce dossier, maintenant
et à l'avenir.
Respectons les principes de prévoyance et de bonne
gestion en participant aux discussions sur ce dossier.
comite
trop de bruit en brabant wallon
politique