Des chercheurs ont trouvé le moyen de faire fonctionner des piles à combustible à partir de bouse de vache ou de détritus.
Vous cherchez un combustible révolutionnaire pour recharger vos appareils électriques ? La bouse de vache est faite pour vous. Des chercheurs de l¹université de l¹Ohio ont réussi à faire fonctionner des piles à combustible avec du fumier. Les bouses génèrent en effet suffisamment d¹électricité pour recharger les piles d¹un baladeur. Cette expérience n¹est que l¹un des nombreux exemples de la détermination d¹ingénieurs visionnaires qui cherchent à créer des piles à combustible, lesquelles génèrent de l¹électricité par réaction chimique, pour une utilisation dans la vie
quotidienne.
En règle générale, les efforts des chercheurs se concentrent sur la meilleure façon de produire et d¹utiliser de l¹hydrogène, le combustible idéal pour ce genre de piles. Mais l¹hydrogène est d¹une manipulation complexe : il doit être stocké sous de hautes pressions à basse température, et sa production exige également de grandes quantités d¹énergies fossiles.
C¹est pourquoi certains chercheurs tentent aujourd¹hui de trouver d¹autres types de combustibles.
C¹est là que la bouse de vache entre en scène. Plusieurs laboratoires étudient le potentiel de certaines bactéries susceptibles de faire fonctionner les piles à combustible, bactéries qui sont présentes, par exemple, dans les détritus. Les chercheurs de l¹Ohio se sont inspirés de l¹un des systèmes les plus efficaces de traitement des bactéries disponibles dans la nature : l¹estomac principal de la vache. Les bactéries présentes dans la panse de la vache libèrent des électrons qui dégradent la cellulose. Les chercheurs ont utilisé ce liquide de fermentation comme source d¹électrons pour alimenter en électricité une pile à combustible. D¹après les déclarations de l¹équipe de chercheurs, c¹est la première fois qu¹une pile à combustible de ce genre fonctionne à la cellulose. Hamid
Rismani-Yazdi, principal auteur de cette étude, estime que la bouse de vache pourrait être le combustible idéal. Elle contient les mêmes bactéries que celles qui sont présentes dans la panse de la vache et suffisamment de résidus de cellulose pour les faire prospérer. Hamid Rismani-Yazdi et Ann Christy, coauteur de l¹étude, et leurs étudiants ont réussi à faire fonctionner des piles à la bouse de vache qui produisent chacune de 300 à 400 millivolts. Ils sont parvenus à recharger leurs téléphones portables en mettant en série plusieurs piles.
A l¹université Purdue, dans l¹Illinois, Evgeny Shafirovich et ses collègues étudient un autre procédé : des petites boules qui libèrent de l¹hydrogène et qui sont insérées dans des cartouches de la taille d¹une carte de crédit.
L¹hydrogène permettrait de faire fonctionner de minuscules piles à combustible qui à leur tour pourraient recharger les batteries d¹ordinateurs et de téléphones portables et de gadgets électroniques. Ces boulettes contiennent un mélange de particules microscopiques d¹aluminium et de borohydride de sodium. Ce mélange ferait office de catalyseur pour décomposer l¹eau en hydrogène et en oxygène. Selon Evgeny Shafirovich, l¹utilisation de mélanges chimiques de ce genre pour produire de l¹hydrogène permettrait de résoudre les problèmes de manipulations liés à ce combustible.
Un autre chercheur de l¹université Purdue, Mahdi Abu-Omar, a trouvé une autre solution. Son laboratoire a réussi à produire de l¹hydrogène avec de l¹eau et des molécules organiques appelées les organosilanes. Le rhénium, un métal rare, sert de catalyseur. ³Nous savons désormais que l¹on peut produire de l¹hydrogène à partir d¹eau et d¹une matière organique. C¹est un point capital. Peut-être pouvons-nous trouver d¹autres catalyseurs capables de produire de l¹hydrogène à partir de détritus², explique-t-il. De son côté, Hamid Rismani-Yazdi croit beaucoup à la bouse de vache. ³Nous avons bon espoir qu¹un jour les éleveurs puissent utiliser leurs réserves de fumier comme une énorme pile à combustible et produire suffisamment d¹électricité pour alimenter leurs installations², conclut-il.
Robert C. Cowen
The Christian Science Monitor
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