Source Belga
Les propositions qui ont été présentées vendredi au cours de la réunion tripartite convoquée par le ministre fédéral de la Mobilité Renaat Landuyt dans le dossier de la gestion des nuisances du trafic aérien lié aux activités de l'aéroport national ne peuvent mener qu'à une impasse, ont estimé au cours de la nuit de vendredi à samedi Charles Picqué et Evelyne Huytebroeck.
«A moins qu'un élément neuf ne survienne rapidement à l'initiative du gouvernement fédéral, la question de l'activation des astreintes ne pourra sans doute plus être reportée et ce, alors que le gouvernement bruxellois a tout fait pour éviter cette situation extrême », ont-ils affirmé.
Dans un communiqué commun, les négociateurs bruxellois ont rappelé que depuis quatre mois, un groupe technique composé de représentants des gouvernements fédéral, bruxellois et flamand se réunissait pour tenter de dégager un accord dans le délicat dossier des vols de nuit. Ces représentants ont été soutenus dans leur démarche par une commission d'experts qui a réalisé un travail en profondeur basé sur plusieurs études scientifiques destiné à objectiver le débat. «Malheureusement, pour le ministre-président Charles Picqué et la ministre de l'environnement Evelyne Huytebroeck force est constater qu'il ne reste pas grand-chose de cette méthode de travail positive initiée par le ministre de la Mobilité », ont-ils ajouté.
A leurs yeux, tout au long de ces discussions, les représentants du gouvernement bruxellois avaient formulé de leur côté plusieurs propositions constructives et raisonnables susceptibles de diminuer les nuisances pour les riverains et de donner un cadre stable pour l'exploitation de l'aéroport de Bruxelles-National.
Vendredi soir pourtant, lors de la réunion tripartite convoquée par le ministre Landuyt, il est apparu à Charles Picqué et Evelyne Huytebroeck que «les propositions qui leur ont été présentées ne peuvent mener qu'à une impasse ». Ceux-ci ont ainsi jugé «totalement irréaliste » la volonté du gouvernement flamand d'utiliser de manière intensive la piste 25 gauche pour les décollages en journée le week-end. D'après eux, elle ne tient compte «ni de la limitation de capacité qu'elle implique pour l'aéroport, ni de l'augmentation excessive des nuisances sonores frappant certains quartiers de l'est de Bruxelles mais également la commune de Zaventem, ni de la dégradation de la sécurité induite par le nécessaire raccourcissement de la piste ».
Une autre pierre d'achoppement réside selon eux dans la volonté du gouvernement flamand de concentrer une partie des décollages du week-end au départ de l'unique piste 20 «contre l'avis du Conseil d'Etat, déniant ainsi à la Région bruxelloise la moindre période de repos ».
Enfin, les ministres bruxellois ont dit ne pouvoir «comprendre l'obstination flamande de vouloir faire une utilisation conjointe des routes «du canal » et «du ring » pendant la journée, alors que Belgocontrol a démontré dans trois rapports successifs qu'une telle utilisation conduisait à une dégradation de la sécurité.
Charles Picqué et Evelyne Huytebroeck ont le sentiment que le gouvernement flamand «n'a en réalité jamais été en mesure de réunir un consensus lui permettant de faire une proposition réaliste tant sur le plan technique que politique », ont-ils conclu.
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à 17:59