Un article de Jacques Coomans publié sur Mille Decibels. L'article complet est à lire
en cliquant ici.
Nous avons relevé un ou deux extraits mais nous vous invitons à lire cet article très intéressant en sa totalité.
[Constation de l’absence d'un débat global]
Le débat relatif aux nuisances acoustiques engendrées par les avions autour de Bruxelles National est faussé par l’absence de définition d’une démarche méthodologique appropriée :
- les normes d’immission (niveaux de bruit mesurés au niveau du sol) ne font pratiquement l’objet d’aucun débat. Or, ce sont ces normes qui devraient guider les choix au niveau opérationnel, et non l’inverse.
- il n’y est pas (ou peu) question de mesures d’accompagnement telles qu’elles sont pratiquées en Belgique (Bierset) et à l’étranger (Schiphol) sur une très large échelle. De telles mesures s’imposent dès lors que les normes d’immission ne peuvent plus être respectées
- l’éventuelle opportunité du choix entre une politique de concentration ou une politique de dispersion des vols est considérée « à priori » comme « politiquement incorrecte ».
- la recherche d’alternatives dans le cadre d’une politique aéroportuaire belge ou européenne n’est même pas envisagée.
- on veut bien prendre en considération les problèmes de santé publique les plus graves , mais on relègue d’office les problèmes d’environnement humain et de qualité de la vie au rang de caprices d’enfants gâtés .
- il n’y est pas question de limitation absolue du nombre global annuel des mouvements .
- il n’est nulle part question d’envisager des alternatives basées sur des cheminements différents pour les avions, ni sur le déplacement de centaines balises ou « waypoints » .
L’objectif prioritaire de l’Etat reste très officiellement la poursuite, coûte que coûte, de l’augmentation de la capacité horaire et de la capacité annuelle de l’aéroport en termes de nombres de mouvements. Les normes de sécurité ne viennent qu’en deuxième lieu; elles sont certes, autant que possible, respectées sur le plan formel, mais les impératifs liés au principe de précaution sont délibérément ignorés . Les problèmes environnementaux ne sont pris en considération qu’en tant que prétextes dans le cadre de la promotion de conflits politico-communautaires.
Il est irréaliste, sinon surréaliste, d’espérer calculer des moyennes représentatives d’une hypothétique gêne globale, en additionnant entre elles des « journées infernales » et des journées « normales », pas plus qu’en additionnant des nuits « blanches » cauchemardesques et des nuits « normalement réparatrices ».
Par exemple, si un local de travail présente en hiver une température glaciale de 5°C un lundi à 8 heures du matin et si, après mise en marche du chauffage, il affiche à midi une température torride de 35 °C, il serait hasardeux d’expliquer aux travailleurs que leur gêne est imaginaire, puisque la température moyenne a été de 20° C, et est donc idéale.
De même, si les victimes d’une grave inondation ont vécu la montée des eaux durant une journée, il est inutile de tenter de leur expliquer que leurs maux sont imaginaires, puisque le mois correspondant à la journée d’inondation a été jugé relativement sec par l’IRM par rapport aux mois correspondants des années précédentes !