Communiqué de presse de Charles Picqué et E. Huytebroek

Les négociations concernant la révision du plan de dispersion actuel, dit plan Anciaux, entre le Fédéral, la Région bruxelloise et la Région flamande ont pris une tournure surréaliste ce mardi soir.
Pour rappel, Charles Picqué, le Ministre-président bruxellois, et Evelyne Huytebroeck, Ministre bruxelloise de l’Environnement, ont déposé sur la table, ce lundi, des propositions équilibrées visant à soulager tous les riverains de l’aéroport de Bruxelles-National et à éviter les infractions à l’arrêté bruit bruxellois.
Ces propositions, qui reprennent une partie des avancées proposées par le Ministre fédéral de la Mobilité, Renaat Landuyt, ont pour but d’aboutir à un proposition acceptable tant pour la Région flamande que la Région bruxelloise et ce, avant la date butoir du 15 octobre.
Alors que Renaat Landuyt lui même et Kris Peeters, le ministre flamand de l’Environnement, avaient qualifié la proposition bruxelloise de « constructive », les propositions déposées hier soir par la Région flamande détricotent complètement les avancées fédérales et bruxelloises.
« Nous ne comprenons pas l’attitude de la Région flamande alors que nous avons toujours tenté d’aboutir à un accord acceptable pour tout le monde, en conciliant tant la qualité de vie des riverains que l’exploitation économique de l’aéroport », soulignent Charles Picqué et Evelyne Huytebroeck.

Tous deux jugent donc la proposition de la Région flamande surréaliste et inacceptable à plus d’un titre :
1. La méthode de travail : la proposition de la Région flamande d’aujourd’hui remet complètement en cause la méthode de travail employée ces derniers mois. Elle sort totalement du cadre pourtant fixé entre les parties.
2. Augmentation des nuisances et des risques pour la santé et la sécurité, en particulier des Bruxellois :
a.. Pour la première fois, il est proposé d’utiliser la piste 07 pour les atterrissages deux nuits par semaine (de dimanche à lundi et de mardi à mercredi). Ce qui revient à survoler tout Bruxelles !
b.. La Région flamande recommande aussi le survol intensif de Bruxelles de part en part au décollage pour les avions volant vers Chièvres, de jour comme de nuit et sans limitation de quota count (bruit à l’émission) par les routes du Canal et Chabert au choix. En clair : cela signifie la multiplication par 5 du nombre d’avions traversant Bruxelles de part en part (22.860 au lieu de 5660 par an).
c.. La logique de la « multiconcentration » poussée à son paroxysme entraîne une augmentation du nombre de zones et d’habitants survolés intensivement pendant une période déterminée. Concrètement, le Gouvernement flamand propose d’utiliser une piste différente toutes les nuits, pour les atterrissages et les décollages à chaque fois exclusivement : 07R,02,07L, 20,25R,20, 25L. Cette logique rend impossible la mise en œuvre et le financement d’un plan d’isolation réaliste.
3. Insécurité juridique : le nombre important de personnes fortement gênées entraine une insécurité juridique maximale. En effet, cela va à l’encontre de toute la jurisprudence récente en la matière (qui pourtant a fait l’objet d’une étude juridique discutée en groupe de travail technique). D’autre part, l’utilisation proposée de la piste 02 pour les atterrissages va elle aussi à l’encontre des récentes décisions de justice. Cette insécurité juridique met en péril l’exploitation de l’aéroport.

En conclusion, la Région bruxelloise demande au gouvernement fédéral, responsable du dossier, de procéder aux concertations nécessaires pour répondre enfin à l’arrêt de la Cour d’Appel de juin 2005 et modifier le plan de répartition actuellement en vigueur.