Un article publié ce jour dans La Libre....
Le commissaire Dimas propose que les compagnies aériennes entrent dans la bourse aux quotas de CO 2. Afin qu’elles diminuent leurs rejets de gaz à effet de serre.
Et tout le monde participe ! Après avoir lancé, le 1erjanvier, un système d’échanges des quotas de CO2 pour 12000 entreprises polluantes de l’Union, la Commission proposera ce mardi que cette « bourse » où s’achètent et se vendent des « permis de polluer » soit élargie au secteur aérien. Et au plus vite, au mieux : fin 2006, l’affaire devrait être entendue.
C’est qu’un avion, ça pollue énormément. Et alors que l’Union s’échine, tant bien que mal, à respecter l’esprit du protocole de Kyoto (rappel, une diminution de 8pc des émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2012), les rejets de CO2 des avions explosent littéralement : les émissions européennes de CO2 ont chuté de 5,5pc entre 1990 et 2003 pendant que celles de l’aviation internationale ont bondi de 73pc (soit une hausse de 4,3pc chaque année). « Pas question que l’aviation mine les efforts globaux » de réduction, se fâche le commissaire en charge de l’Environnement, Stavros Dimas, dans une note qu’il présentera à ses 24 collègues, ce mardi à Strasbourg.
A la même enseigne
Les émissions de dioxyde de carbone (mais aussi d’autres polluants comme les oxydes d’azote) de chaque vol au départ d’un aéroport de l’Union européenne devront être prises en compte, selon la Commission. Car, réduire la bourse aux seuls vols intracommunautaires signifierait ne s’adresser qu’à 40pc des vols au départ de l’Union ; c’est trop peu. Et comme tout le monde sera logé à la même enseigne, les compagnies non européennes devront elles aussi participer à la bourse. Ceci « devrait permettre de ne pas pénaliser les transporteurs aériens européens ». En outre, une méthode harmonisée d’allocation des quotas devra également être établie dans l’Union.
Entre 0 et 9 euros
Bien sûr, les compagnies aériennes répercuteront les coûts de la tonne de carbone sur le prix des tickets d’avion. Mais « modestement », selon les études de la Commission, qui estime qu’en fonction des paramètres qui seront définis, l’augmentation oscillera entre 0 et 9 euros par ticket. La demande, elle, ne devrait pas être affectée. « C’est bien l’approche la plus appropriée pour s’attaquer aux émissions du secteur aérien, note David Henderson, porte-parole de l’Association européenne des compagnies aériennes (AEA). Nous ne voulions pas d’une taxation des billets qui nous auraient obligés à augmenter directement le prix des tickets.
La Commission non plus : les services de Stavros Dimas considèrent qu’une fiscalité renforcée autour des billets ne donnerait pas aux opérateurs aériens d’incitant suffisant à améliorer leur performance environnementale.
A revers, au sein du système d’échanges, les compagnies aériennes les moins polluantes pourront revendre leurs droits d’émission aux opérateurs en manque de quotas.
Et la présidence britannique, qui a fait de la lutte contre le changement climatique l’une des pierres angulaires de son semestre à la tête de l’Union, trouve ici une occasion de se montrer sous un jour favorable. « Nous soutenons l’approche de la Commission », affirme un expert gouvernemental britannique.
Londres tentera de faire avaliser le texte communautaire par les ministres européens de l’Environnement en décembre.
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