Katrina et le réchauffement climatique.
Des météorologues américains estiment que les cyclones de grande puissance du type de Katrina seraient liés au réchauffement climatique.
Selon l'étude de météorologues américains publiée jeudi 15 septembre,les cyclones de grande puissance du type de Katrina ont presque doublé au cours des 35 dernières années dans les cinq grands bassins océaniques de la planète. Ce phénomène pourrait être lié au réchauffement climatique selon les chercheurs.
Mais ils soulignent aussi l'insuffisance des données scientifiques pour établir ce lien avec certitude alors que cette analyse a porté sur une période trop courte. En outre, d'autres facteurs comme le courant marin El Nino ou l'humidité jouent aussi un rôle dans l'intensité des tempêtes tropicales, relèvent ces scientifiques.
Une forte augmentation du nombre et de la proportion de cyclones de force 4 et 5 (le maximum sur l'échelle Saffir-Simpson) a été constatée de 1970 à 2004, surtout dans les océans Indien et du Pacifique nord et du sud-ouest. Cette hausse a été moindre dans l'Atlantique nord.
Pour 0,5°C de plus
Cet accroissement s'est produit alors que le nombre de cyclones toutes catégories confondues ainsi que leur durée a diminué dans tous les bassins océaniques depuis 1995 à l'exception de l'Atlantique nord, précisent ces chercheurs de l'institut de technologie de l'Université de Géorgie (sud) et du "National Center for Atmospheric Research" de Boulder dans le Colorado (ouest).
Sur l'ensemble du globe, le nombre de jours de cyclones tropicaux a augmenté régulièrement de 1970 à 1995 quand il a plafonné à 870 jours avant de diminuer de 25% jusqu'en 2003 avec 600 jours, ont précisé ces chercheurs.
"Notre compréhension actuelle de la dynamique des cyclones tend à indiquer une relation possible entre l'activité cyclonique et l'élévation de la température à la surface des océans", explique Peter Webster, l'un des auteurs de cette recherche parue dans la revue Science datée du 16 septembre. La température dans les zones tropicales des cinq bassins océaniques, où se forment les cyclones, a augmenté de 0,5 degré Celsius de 1970 à 2004.
Tout en puissance
Il a été clairement établi qu'un cyclone ne peut pas se former si la température à la surface de l'eau n'est pas au moins de 26 degrés Celsius, soulignent ces scientifiques.
Si les simulations informatiques n'ont pas permis de montrer de relation entre le nombre total de cyclones et un doublement hypothétique des gaz carboniques (CO2) dans l'atmosphère, elles ont en revanche presque toutes indiqué un accroissement de l'intensité de la puissance cyclonique, ont relevé ces chercheurs. Le CO2 est l'un des principaux gaz responsables de l'effet de serre atmosphérique.
"Attribuer l'intensification de la violence des cyclones au cours des 30 dernières année au réchauffement tmosphérique nécessiterait de disposer de données globales sur une période plus longue et d'avoir aussi une meilleure compréhension du rôle des cyclones dans la circulation atmosphérique et océanique..", ont conclu ces météorologues.
Source
Nouvel Obs